Après deux albums de tâtonnements pas inintéressants du tout (surtout le premier), Supertramp trouve la formule qui fait mouche avec ce Crime of the Century : il s'agit plus ou moins d'apposer un vernis progressif (coucou, premier album !) sur ce qui reste de simples chansons pop (coucou, deuxième album !). Ce disque doit certainement beaucoup à Pink Floyd pour l'utilisation des bruitages d'ambiance, la noirceur des paroles et la forte cohérence de l'ensemble (et la pochette ?). Mais c'est intelligemment fait, avec sérieux mais sans la grandiloquence qui a fait la ruine de plus d'un apprenti progueux, et avec beaucoup d'humilité. Que demander de plus ?
Un bon album. Pas forcément meilleur que ses trois successeurs (oui, même Breakfast in America), mais certainement la meilleure introduction à l'âge d'or de Supertramp, ne serait-ce que chronologiquement, et sans doute votre meilleur pari pour un album de progue de deuxième génération, ou juste pour un album à écouter quand vous avez le cafard : l'ambiance générale est morose, mais toujours avec une lueur d'espoir à l'horizon. Sans doute aussi une bonne alternative à The Dark Side of the Moon pour un tout premier pas dans la musique des années 60-70.