Sorti initialement en 1994 sur un autre label, ce Cult Classic porte parfaitement son nom, puisqu’il propose une vue d’ensemble de la discographie de ce groupe hors du commun à travers douze titres incontournables (ou presque). On retrouve ainsi la plupart des hymnes que le groupe joue toujours en concert, à commencer par le subtil « (Don't Fear) The Reaper » qui ouvre les débats avec bonheur. Derrière sa construction pleine de nuances et son refrain insidieux se cache une chanson incontournable. Issue de l’excellent Agents Of Fortune (1976), comme le groovy « E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) » qui le suit et dont le riff est irrésistible, ainsi que le puissant « This Ain't The Summer Of Love », elle marque l’âge d’or du groupe.
Egalement beaucoup représenté sur cette anthologie, Secret Treaties (1974) permet de redécouvrir le planant « Astronomy », l’excellent boogie « Harvester Of Eyes », l’entraînant rock à la Who « ME 262 » et le plus pop « Flaming Telepaths ». En s’invitant à la fête, ces morceaux nous font comprendre que le groupe possède d’innombrables cordes à son arc et qu’il est capable de réussir sur tous les terrains. On peut ainsi taper du pied, chanter à tue-tête ou se laisser aller en écoutant un seul album
Autre incontournable, l’entêtant « Godzilla » (extrait de Spectres en 1977) nous renvoie à ce subtil mélange de hard rock, de rock progressif et de pop qui fait la singularité du groupe. Si le refrain reste dans la tête un long moment, il ne faut pas oublier que ce titre est avant tout porté sur les guitares. On en redemande. En passant, où est « Nosferatu » ? Tout aussi indispensable, le rock « Cities On Flame With Rock 'N' Roll » nous rappelle les débuts de Blüe Öyster Cult. Présent sur le premier album en 1972, il nous prouve que les compositions étaient déjà au point à cette époque. C’est pareil pour le moins reconnu « O.D.'d On Life Itself » de Tyranny and Mutation (1973). Personnellement, j’aurais préféré trouver « The Red and the Black », mais chacun ses goûts. Montrant la face la plus énergique du groupe, « O.D.'d On Life Itself » est un bon uppercut au foie qui agit à retardement.
Alors que tous les morceaux choisis dates d’avant 1978, « Burning For You » est l’unique chanson des années 1980, puisqu’elle a été enregistrée sur Fire of Unknown Origin (1981). Plus commerciale, c’est une petite pépite qui donne envie de chanter. Sa présence est étonnante si l’on pense que cette compilation retrace les années 1970, mais elle l’est moins que l’absence de compositions issues de Mirrors par exemple. On se consolera avec ce « Buck's Boogie » joué en live depuis les débuts du groupe, mais présent ici en version studio et les deux remix de « (Don't Fear) The Reaper » et « Godzilla ».
Une compilation de bonne facture, inutile pour le fan, indispensable pour celui qui veut découvrir le groupe.