Après une ambitieuse compilation de raretés montrant toute la palette musicale de Lambchop, de la classic folk song à l'expérimentation, que nous réserverait Kurt Wagner pour le 9e album de son groupe ? Damaged est fait d'un seul et même tonneau, un album élégant qui nuance sans cesse un même et seul sentiment, une même émotion distillée sur 10 titres. Cela pourrait sembler être un peu ennuyeux_ et ça l'est sur le trop long Paperback bible, mais l'écriture toujours plus ciselée de Wagner renverse la vapeur et font de Damaged, un beau compagnon pour virée nocturne. Lambchop est désormais un classique de la musique nord-Américaine
et Wagner, mi crooner mi songwriter, a la présence charismatique de Léonard Cohen avec les fêlures pointant derrière la carapace comme Stuart Staples (Lambchop n'a jamais été aussi proche de Tindersticks). Le piano et les cordes sont à leur place, magnifique écrin ne faisant jamais de l'ombre au songwriting et à la voix de velours de son interprète. Wagner s'énerve un peu sur le dernier titre The decline of country and western civilization (reprenant le titre de la compilation précédente), morceau plus chaotique mais non visionnaire. Avec Lambchop et Damaged, le déclin n'est pas pour tout de suite.