Il y a du David Bowie chez TV on the Radio. Ce n’est pas moi que le dit - en premier en tout cas – mais Hugo Cassavetti de Télérama et il a raison. Dans ce cas, Dear Science, album le plus black des Américains à ce jour, pourra être perçu comme leur Young Americans à eux. bien sûr, le rapprochement a des limites car 2008 oblige, l’album de TV on the radio est autrement plus puissant et plus stratifiée. Mais dans cette machine de guerre, un esprit soul néanmoins se dégage de Crying ou Love dog, deux titres à vous fendre le cœur, au feeling incroyable qui couple merveilleusement le fond et la forme (avec un Tunde Adebimpe au chant parfait).
Dear science est néanmoins un album inégal, où le funk graisseux de Red Dress et le plan-plan Family tree lestent un peu l’ensemble de quelques tonnes. Mais TV on the radio étant ce qu’il est – un groupe d’exception -, les New Yorkais arrivent à retourner une situation désespérée (shout me out part mal et c’est un euphémisme) en hymne rock chaud brûlant. Et que dire de Halfway home, qui lui part déjà sous de bonnes auspices, à la fois teigneux et racé, et qui a mis parcours sort un mur de guitare à repousser une armée en marche. Un morceau qui emporte tout sous son passage et qui, placé en début d’album, laissait espérer un chef d’œuvre. On reverra donc les prétentions à la baisse mais rien que pour 3 titres au moins, Dear science se révèle déjà indispensable.