Clap your hands ! Après les avoir laissé dans la déprime la plus totale avec leur Return To Cookie Mountain qui atteignait les plus hautes cimes de la musique sombre, TV On The Radio a découvert la recette du bonheur. Et du coup, ils en font profiter tout le monde. Avec de cuivres qui jouent de vrais notes (au lieu de la cacophonie habituelle ou des nappes d'ambiance), avec des flûtes qui viennent en renfort, des refrains guillerets et des guitares muselées (exit les escapades shoegaze, à l'exception du très velvetien Shout Me Out).
Enfin bref, il était difficile pour eux de concilier leur rôle de poètes maudits avec leur fructueuse carrière sans accroc et ils ont donc décider de changer de camp. Au début, on repousse gentiment l'offre tant certains morceaux puent la bonne humeur (la ridicule envolée « ragga » de Red Dress ou les singles Dancing Choose et Golden Age qu'on apprend à aimer avec le temps), mais en grattant un peu sous le verni bleu ciel, on retrouve la mélancolie qui nous plaisait tant. Que ce soit sur le bien nommée Crying, la ballade crève-coeur Love Dog ou le sombre, très sombre DLZ, petit bijou de violence en sourdine. Et puis à deux reprises la nouvelle orientation du groupe nous touche, sincèrement, sur la sublime ballade Family Tree, avec violons et tout le tremblement, ou pendant les envolées lyriques de Lover's Day avec des gros morceaux d'Arcade Fire dedans. Décontenancé, l'auditeur se dira pour se rassurer que la voix de Tunde Adebimpe n'aura jamais été aussi claire et que la production de Dave Sitek reste à un haut niveau de talent. On est content pour eux, même si on les préférait quand même pauvres et déprimés. Vivement la crise, l'élection de McCain et une nouvelle guerre, bordel.