Un premier réussi, un second mitigé

Le mois d'avril vient de se terminer, et pour se retirer avec délicatesse, quoi de mieux que de partir avec l'arrivé du nouvel album d'Hugh Laurie ? Le plus étrange dans cette histoire et qu'en voyant l'album de Laurie, je ne me suis même pas dit « Ho, l'acteur de Docteur House », mais plutôt le génial musicien et véritable amoureux de la musique. Mais avant de continuer cette chronique, faisons un petit bond dans le passé, voulez vous.

Nous sommes en 2011, Hugh Laurie est un des plus célèbre acteur sur cette terre grâce à la série à succès Docteur House. Profitant de cette célébrité, l'acteur britannique en profite pour se laisser aller à une de ses premières passions : la musique. Formant un groupe de jazz/blues où il chante et joue du piano, il fait quelques concerts puis sort un premier album Let them talk. A l'époque, je l'ai écouté avec l'idée que ça ne serait qu'un album médiocre d'un acteur se croyant capable de faire de la musique uniquement parce qu'il était connu. Grossière erreur, j'étais tombé amoureux de cet album, un de mes préféré de 2011. Rempli de standards du jazz et du blues réinterprétés par Laurie et son groupe, cet album avait prouvé à tous que le formidable acteur était aussi un musicien de grand talent véritable connaisseur en matière de musique et qu'il n'avait pas pris des grands tubes connus du grand public. A ce propos, Hugh Laurie se justifie en comparant la musique à une plage, chaque morceau étant un grain de sable, est il vraiment nécessaire qu'il enregistre ses propres chansons alors qu'il en existe tant déjà et qu'elles sont souvent si peu connues malgré leurs grandes qualités ?

C'est avec le même état d'esprit que Hugh Laurie sort Didn't it rain, album de 13 titres composés de reprises. Ce n'est pas peu dire que je n'ai pas eut la même réaction qu'en 2011 en voyant cet album. Avec une impatience rare, je me suis précipité dessus et une joie frénétique m'a envahi quand j'ai rentré l'album dans mon lecteur. Qu'allait nous offrir Laurie 2 ans après son premier gros succès musical ? Des reprises, certes, mais lesquelles ? Et quelles seraient les ajouts du docteur le plus célèbre de la Terre ? Fébrile en enthousiasme j'ai cependant vite déchanté. The St. Louis Blues ouvre l'album, et malheureusement cette version du célèbre tube de William Christopher Handy n'est pas ma version préférée. Difficile de dire pourquoi, peut être parce que Laurie cherche à se mettre en retrait en terme de chant. Pas que sur ce titre seulement, c'est bien sur tout l'album que ce reproche peut être fait. D'ailleurs, comme pour me contredire, Junkers Blues, le second titre commence justement avec la voix d'Hugh Laurie, pourtant, il s'agit malheureusement d'un titre que je n'ai guère aimé. Enfaite, l'album dans son ensemble contient deux éléments, déjà présents dans le premier album, mais qui sont ici porté à l'excès à mon goût. Le premier, c'est la lenteur, globalement l'album est plus lent que son prédécesseur. Le second, c'est son aspect minimaliste. En réalité, ce n'est pas vraiment qu'il y a du vide, c'est plutôt qu'avec cette lenteur, le son passe parfois inaperçue. Les deux problèmes réunis donnent un côté un peu mou.

Ne soyons pas non plus mauvaise langue, un autre soucis à mon goût est la grande présences de différentes voix, et malheureusement, je n'accroche pas forcément à toutes, ainsi le chant latino de Kiss of Fire (3ème piste) ne m'a pas touché, pour des raisons totalement subjectives : je n'aime pas ce type de chant. Certains pourraient accrocher, moi pas. De plus, globalement, Hugh Laurie n'hésite pas à mettre bien en avant ses musiciens, que ça soit les cuivres ou les guitares, on a le droit à des beaux passages de bravoures pour chacun d'entre eux. Malheureusement, c'est bien souvent sur des tempos un poil trop lent.
En faite, le gros problème de cet album à mon goût est qu'il est un poil répétitif, là où Let them Talk était très varié et nous amenait dans des galaxies très variées, Didn't it rain nous lie à cet univers un poil lent, le blues du tout début XXème, notons que ce n'est pas que je n'aime pas, juste je regrette le manque de polyvalence de cet album. D'ailleurs globalement je le trouve simplement inférieur à son prédécesseur et de loin même !

Pourtant, il y a aussi de très très bon titre qui m'ont fait frissonner, une espèce de trio de milieux d'album qui saura toucher même le plus dur des dur. Avec Wild Honey, on ouvre sur un piano bien percussif comme je les aimes. Send me to the 'lectric Chair est un poil spécial et décalé, mais j'ai pas mal accroché. Enfin, Evenin' est revenu à un piano comme je les aimes, avec une légère guitare électrique accompagnée d'une jolie distorsion comme on les aime.
Puis, les pistes suivantes sont aussi un poil changeante par rapport au début, Didn't it rain bouge pas mal et se montre digne d'être le titre éponyme. En l'écoutant je ne peux m'empêcher de me dire que Hugh Laurie se voudrait bien être à la gestion de la bande-son d'un remake des Blues Brothers. Ensuite, nous revenons à deux pistes qui m'ont ennuyé avant de s'arrêter sur I hate a Man like you, très jolie morceau, très touchant qui nous fait frissonner comme un Billie Holliday. Enfin l'album se conclut avec douceur avec le morceau Changes.

Enfin en théorie, car dans les faits, deux titres bonus ont été ajouté, ce qui est très sympa. Notamment avec le morceau Unchain my Heart, popularisé grâce à Ray Charles. En prenant un titre plus connu qu'à ses habitudes, Hugh Laurie fait un beau cadeau à ses fans. Dans la même chaîne, le second titre est Yeh Yeh, joué en live. Là encore très bonne idée tant le morceau est différent du reste de l'album. Hugh Laurie a donc parfaitement compris à quoi servent des bonus. Il ne doit pas s'agir de morceau nécessaire pour une parfaite compréhension, mais de petites pépites réservées aux fans.

Au final, l'album, unit sur la thématique de l'amour selon Hugh Laurie, ne m'a guère convaincu. Je pense d'ailleurs que son succès serra moindre que celui de Let Them Talk, tout simplement parce que les chansons qui le composent sont moins diverses et variées. Certes, l'écoute n'est pas improductive, on tombe sur quelques morceaux qui nous séduiront toujours. De plus, on entend encore à quel point Laurie et ses zikos se font plaisir. Malheureusement on ne peut que regretter de voir que même si en théorie c'est bien, une fois écoutée, l'album manque cruellement de charme. Espérons que la troisième incursion de Hugh Laurie dans la musique, si elle a lieu, sera d'un niveau supérieure. Quant à moi, je tacherais de garder des préjugés négatifs, ça me permet de ne pas être déçus, et même, de parfois être agréablement surpris.
mavhoc
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le 1 mai 2013

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