La Blanche a le chic pour trouver des titres d’albums. Après Michel Rocard, en hommage au créateur du RMI, voici Disque d’or pour que le groupe soit sûr d’en avoir un, de disque d’or. En même temps, en écoutant cet album, on imagine que le groupe pourrait crânement dépasser les 100.000 ventes. Ah non, suis-je bête, La Blanche n’est pas signé chez Pias ! Je ne lâche pas ce nom de maison de disque par hasard : La Blanche est par bien des égards le prolongement de Miossec. Il en est aussi le dépassement. Car si Eric La Blanche a parfois le même genre de phrasé chanter/parler de Miossec, ses thèmes d’écriture vont au-delà des histoires de pochtronnage ((même s'il reconnait sur un titre être alcoolique) et de rupture de couple. L’écriture est à la fois plus drôle et plus acerbe avec des bonnes idées de point de vue, comme celui de se prendre pour un martien à grosse tête pour parler de notre Terre. Il peut –être naturaliste (Je suis une maison close, assez Ferré ou Dominique A. dans l’esprit)
ou impressionniste (le bucolique, Allongé dans un pré en Automne qui marche sur le même genre d’atmosphère et de surprise finale que "le Dormeur du Val"). La Blanche s’inscrit à la fois dans la tradition des textes français de Brassens le conteur à Nougaro le groovy mais en même temps, musicalement, se rapproche de la pop anglo-saxonnes. Le groupe mêle avec brio_et ce n’est pas si fréquent, des claviers poppy avec des arrangements de quatuor à cordes. Comme la rencontre du Top 50 avec la Cité de la Musique. Original même si le groupe ne s'abroge pas de quelques tics "chanson française". Ajoutez à cela, les guitares soutenues d’Alcoolique et l’orientalisme de La croisée et vous pourez dire que La Blanche offre vraiment un album-mosaïque qui réussit à être homogène (transperçé qu'il est par le même esprit). Du Miossec extra-large donc. En plus, à la différence du Breton compromis avec Johnny, La Blanche préfère dégommer l’idole à travers le fendard La Mort à Johnny. Une dernière raison et pas la moindre pour faire de ce Disque d’or un vrai disque d’or.