Initialement sorti sur son micro-label en 2000, le premier album de Nina Nastasia a une deuxième chance de mieux faire parler de lui, ressortant sur une structure un peu plus conséquente, Touch and Go. Et c'est en soi une bonne nouvelle notamment pour ceux qui avaient découvert cette New Yorkaise l'année dernière avec Ruin to ruin. Fille spirituelle de l'Americana, de Rickie Lee Jones, Nina Nastasia poursuit une glorieuse lignée de filles chantant la guitare à la main. Les arrangements sont ici simples mais bien sentis : la rythmique chaloupée de la contrebasse sur Oblivion (Evoquant Eddie Brickell) ; le violon qui vient mettre de la passion à la marche cadencée de A dog's life ; le violoncelle donnant sa dose d'amertume à Stormy Weather (le titre le plus Kristin Hersch) ou rajoutant de l'intensité au songwriting délicat de Judy in the sandbox ; un accordéon qui vient donner un contrepoint langoureux à un riff agressif de guitare électrique (Smiley) Les douces chansons graciles de Nina Nastasia prennent de beaux atours et pourtant tout cela respire l'authenticité. Steve Albini ne s'est d'ailleurs pas trompé assurant la production de ce premier album somme toute épatant.