Derrière Pluramon, se cache Marcus Schmickler. Mais l'Allemand, insatiable, se cache aussi derrière les pseudos de Wabi Sabi, Sator Rotas et Corvette. C'est dire que sa discographie doit finir par être étendue ! Pour ce quatrième album sous le nom de Pluramon, Markus s'est fait une nouvelle amie, Julee Cruise ressuscitée de "Twin Peaks". Julee participe à presque la totalité de l'album, apportant son jolie filet de voix et ses influences et cela se sent. Time for a lie semble tout droit sorti de la discographie éthérée des Cocteau Twins. Pour Hello shadow, c'est même plus pervers, cela pourrait être le 13e morceau de "Spooky", l'album de Lush produit par Robin Guthrie des Cocteau. Vous l'aurez compris, les guitares sont ici plus présentes mais la production est toujours noyée par les effets. Après le post-rock de Render bandits et sa version réinterprétée (notamment par Lee Ranaldo et Mogwaï) dans Bit sand rider, Markus s'attaque ici au "shoegazing", décidément de plus en plus à la mode. Il n'hésite pas à dresser des strates de guitares et se prendre pour Kevin Shields de My Bloody Valentine (Noise Academy, bien plus fréquentable que d'autres Academy). "Dreams top rock" est ainsi un bon album (les titres tournent bien, rien à dire là-dessus). On attribuera à Markus le tableau d'honneur mais on lui refusera obligatoirement le prix d'excellence car on ne regarde pas sur la feuille du voisin en toute impunité (Outre les groupes déjà cités, on peut rajouter Slowdive à tous les étages). L'album se termine peut-être avec son meilleur morceau, Fog, qui dispense un spleen noise en version saturée d'un instrumental de Cure. Fog, comme preuve que l'on peut faire intelligemment du neuf avec du vieux. Même Markus…