Quand j’entends le mot « fanfare », je sors mon revolver. Autant dire que je ne m’étais pas précipité sur l’album de Nervous Cabaret. Je n’avais pas pris trop en compte que le groupe était américain et, à l’instar des excellents Allemands de Mardi gras BB, ne proposaient pas une musique de zazous franchouillards où le volonté d’être festif à tout prix excusait la pauvreté mélodique et même la fausseté des cuivres (je vous laisse vous même trouver les groupes susceptibles de rentrer dans cette case – la page n’y suffirait pas). Nervous Cabaret donc, un groupe New Yorkais ayant sorti un apprécié premier album, emmené par Elyas Khan, un chanteur charismatique au physique de gros dur et au cœur gros comme ça.
Ténébreuse plus que joyeuse bande, Nervous Cabaret est fiévreux, rock’n roll dans le sens le plus animal du terme avec une fanfare utilisée seulement en support d’une énergie déjà existante. Disons que l’on pourrait sans passer mais c’est peut-être plus fort avec. On est plus proche en tout cas des Clash, de Radio 4, Tom Waits ou même Henri Rollins (Les effets du papillon) que de Ceux qui marchent debout - si vous voyez ce que je veux dire. En plus foutraque quand même, notamment à cause de deux percussionnistes qui ne sont pas venus faire tapisserie. Ça sent la sueur et le tabac froid et par ses temps aseptisés, ça fait rudement plaisir.