Dynasty (Live)
7.7
Dynasty (Live)

Live de Stan Getz (1989)

Enregistrement live au Ronnie Scott Club à Londres en mars 1971 en quartette avec Eddy Louis (orgue Hammond), René Thomas (guitare électrique) et Bernard Lubat (batterie)

Etant à Paris pour assister au tournoi de Roland Garros (mais pourquoi pas ?), Stan Getz fréquente les clubs de jazz le soir et est charmé par le trio (le français martiniquais Eddy Louis, le belge René Thomas et le parisien Bernard Lubat) qu'il embauche pour faire une tournée européenne dans ce club londonnien d'où sera tiré cet album mais aussi au festival de Châteauvallon ; le groupe aura une existence éphémère puisque il sera dissous au retour de Stan Getz aux USA dès 1972 qui voudra retrouver son batteur habituel .

Quelques commentaires sur les morceaux composant les deux CD de "Dynasty"

Dum ! Dum ! Dum (Eddy Louis) ! Comme le titre l'indique, une certaine tension entretenue par guitare et batterie bientôt apaisée par le saxo et l'orgue.

Ballad for Leo (René Thomas) : inspiration bossa nova ; solo de batterie

Our kind of Sabi (Eddy Louis) : belle mélodie à l'orgue et beaux solos d'orgue ou de saxo

Mona : démarre très doucement à l'orgue auquel adhère gravement le saxo : un petit délice plein de douceur.

Theme for Emmanuel (René Thomas) : la guitare de René Thomas démarre. Reprise du saxo et de l'orgue

Invitation : Dans le solo de guitare, il me semble y voir des réminiscences de son maître Django Reinhart …

Ballad for my dad (Eddy Louiss/ René Thomas) : belle ballade avec un saxo aérien puis grave puis lumineux au départ sur une mélodie à la guitare.

Song for Martine (Eddy Louiss) : encore un petit retour vers des rythmes genre bossa nova

Dynasty (Eddy Louiss) : un morceau très bluesy, un peu mélancolique

I remember Clifford (Benny Golson) : un court morceau en hommage au trompettiste Clifford Brown disparu très jeune dans un accident de voiture.

En conclusion, cet album est un moment magique entre le saxo bienveillant, jamais agressif de Stan Getz et les sonorités pleines de chaleur de l'orgue Eddy Louiss. Techniquement, un parfait respect de chacune des quatre individualités du groupe.

Au début des années 70, Stan Getz revient de ses expériences de "samba brésilienne" vers le cool jazz. C'est aussi l'occasion d'un départ vers un jazz "électrique" très tendance avec Chick Corea ou Hancock. Le mariage entre le son fluide acoustique du saxo de Getz et le son électrique de l'orgue et de la guitare m'apparait très réussi.

Dans cet album il n'y aucune création de la part de Stan Getz ; il joue principalement sur des morceaux d'Eddy Louis mais aussi de René Thomas. Mais là, on sent Stan Getz s'inviter au trio et y trouver sa place.


JeanG55
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le 4 juin 2024

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