14 ans. C'est le temps qu'il aura fallu a A Perfect Circle pour sortir son quatrième album. Lorsque leur dernier album était sorti, j'avais très exactement sept ans. Donc bon, autant dire qu'à l'époque, je ne connaissais même pas ce groupe. Néanmoins, le groupe jouit d'une certaine réputation de par sa composition qui vend du rêve. Du coup, même après une longue période d'inactivité (en studio du moins), APC a réussi a ne pas tomber dans l'oubli et a rameuter des gens comme moi, qui n'ont pas connu à l'époque.
Eat The Elephant donc, à l'air d'être un album qui divise. Peut être que les gens en attendaient trop, ou, du moins, en attendaient autre chose. Il faut dire que quand on annonce que Maynard se remet a bosser, ça déchaine les passions (y'a qu'à voir avec Tool). Peut être que les gens s'attendaient à du riff bien lourd à la Thirteenh Step, avec une ambiance lourde et heavy calquée sur Pet. Il faut se rendre à l'évidence : Eat The Elephant est bien loin de tout ça. Proposant un rock très calme, parfois limite Pop, il est vrai, mais certainement pas du metal (avec seulement deux morceaux qui s'emballent réellement : The Doomed et Hourglass). D'ailleurs, il n'est pas difficile de noter le net retrait de la guitare, au profit du clavier.
Mauvaise chose ? Ben... Je ne pense pas. Quatorze ans se sont écoulés les gars. Vous pensiez réellement que les mecs allaient ressortir la même soupe qu'il y a quatorze ans ? Tous les groupes évoluent, du moins, ceux qui souhaitent sortir de leur zone de confort et prendre des risques. Oui, APC a pris de gros risques, surtout après un délai entre deux albums si long.
Pourtant, APC n'a pas perdu son âme : l'ambiance si particulière qu'ils arrivaient a retranscrire dans leurs précédents albums est toujours présente. Avec un air de fin du monde, limite apocalyptique. A l'écoute, la mélancolie, la colère, la tristesse sont présents. Les émotions, Eat the Elephant arrive toujours aussi bien à les retranscrire via ses douze titres. Arrivant chacun a nous plonger dans une ambiance différente, alliant passages très calmes laissant place à la voix absolument magnifique de Maynard, et passages plus instrumentaux. Le groupe maîtrise parfaitement les rythmes. Preuve en est sur le morceau "Disillusionned" avec sa pause en plein milieu et sa reprise juste... épique.
Proposer un album si calme était un pari très risqué, car l'ennui peut vite pointer le bout de son nez à chaque instant, d'autant plus que l'album dure quasiment une heure. Là où pour moi ce pari est réussi, c'est que j'ai pris plaisir à écouter et réécouter chaque titres de l'album sans me lasser. Les compo' m'ont enchanté, la voix de Maynard aussi, et que dire des paroles... Seul le titre "Delicious" m'a un petit peu moins convaincu. Sur douze titres, on peut dire que ça va.