A grim intimation of what is Pink Floyd
« Faire un best of des Pink Floyd, c'est logique, ils font ça avec tous les grands groupes. » FAUX !
Pink Floyd en tant que groupe progressif utilise très fréquemment le principe « d'album concept ». C'est-à-dire, pour ceux qui ne connaissent pas, que les albums ont une logique interne (une histoire pour The Wall), et que toutes les chansons d'un album gardent une certaine unité. Ainsi une chanson n'a de sens que si l'on a écouté toutes les précédentes, enfin les écouter une fois suffit n'en déplaise aux extrémistes. Pink Floyd a ainsi refusé qu'Atom Heart Mother soit utilisée pour Orange Mécanique puisque sortie de son contexte, la chanson n'avait plus de sens. Le principe d'album cohérent – le terme album concept s'appliquant surtout à des cas particuliers comme The Wall, Tommy... –, très courant alors a complètement disparu aujourd'hui ou presque pour tout ce qui n'est pas rock/jazz/classique. Ainsi il ne peut pas y avoir de Best of des Pink Floyd, ceux-ci étant le groupe maîtrisant plus l'idée d'albums cohérents. Et pourtant cet album existe.
Et j'affirme l'impossible, Echoes : the Best of Pink Floyd est un très bon album, parfaitement cohérent et nécessaire. Les extrémistes de la musique risquent de m'égorger sauvagement à la sortie de mon immeuble et comme je tiens à la vie, je vais essayer de me justifier.
Pink Floyd est bien un groupe fonctionnant par album. Et bien justement, ce best of en est d'autant plus nécessaire. À ma décharge, je ne suis pas objectif, c'est l'album qui m'a fait découvrir les Floyd. Le principe d'album fait que nous écoutons d'abord chaque album des Floyd qui nous est inconnu comme une entité unique sans en distinguer les chansons. Et par là nous risquons d'oublier quelques perles ou de faire un refus manifeste de tout un album qui ne serait pas si les chansons étaient séparées. Car il existe bien chez Pink Floyd une séparation entre les chansons. A momentary lapse est un album médiocre mais il contient des morceaux magnifiques. Et il en est de même pour chaque album. Et c'est là que le Best of intervient.
La première fois que j'ai écouté cet album je ne connaissais pas Pink Floyd. Je ne connaissais pas les différentes périodes du groupe. Aucune chanson ne subissait de discrimination a priori. C'est pourquoi des chansons comme Astronomy Domine, See Emily Play, High Hopes, Sorrow, Keep Talking, The Fletcher Memorial Home, When the Tigers Broke Free, Jugband Blues ou Learning to Fly devinrent des chansons cultes pour moi. Parti de l'album, elles ne le seraient pas devenues. Avec environ deux chansons par vrai album des Pink Floyd, c'est une vision très ouverte sur Pink Floyd que cet album a réussi à me donner.
L'album se démarque par ailleurs par sa pochette, inspirée de tous les albums. Psychédélique, originale, elle introduit au novice la partie « artwork », faisant partie intégrante du groupe. De même pour le livret et ses belles paroles ou l'enchaînement immédiat des chansons, commençant par la fin de la précédente. Enfin, des versions coupées intéressantes de Shine On ou Echoes sont présentés, plus simples, plus accessible à celui qui ne veut pas céder son temps à un groupe inconnu, ne sachant pas ce qu'il rate. Ainsi Echoes : the best of Pink Floyd est une excellente introduction au groupe britannique. Elle le fut en tout cas pour moi permettant aux 5 musiciens d'acquérir la place importante (désolé @Cmd) qu'ils ont dans ma vie artistique aujourd'hui.