Ecophony Rinne et Ecophony Gaïa de Geinoh Yamashirogumi
Comme beaucoup de monde, j’ai découvert Geinoh Yamashirogumi par l’intermédiaire du film Akira et de sa magnifique OST. Puis, je me suis penché sur ce nom durement déchiffrable pour un Européen afin d’y découvrir ce qui s’y cachait. Je suis alors tombé des nues quand j’ai pu écouter leurs autres albums, de vraies perles tantôt complexes à appréhender tantôt d’une beauté universelle qui nous laisse sans voix, c’est le cas de ces deux albums Ecophony Rinne et Ecophony Gaïa…
Fondé en 1974 par Tsutomu Ohashi, Geinoh Yamashirogumi est un collectif musical japonais composé d’une centaine de personnes issue de toutes les catégories sociales. Leur diversité de talents et d’idées leur a permis de créer des œuvres fusionnant avec ingéniosité les musiques traditionnelles à la haute technologie… Des albums uniques et d’une richesse mélodique incroyable puisant dans toutes les cultures au travers d’instruments folkloriques et de sonorités modernes telles les synthétiseurs numériques et l’informatique. Leurs deux albums Ecophony Rinne (1986) et Ecophony Gaïa (1990) en sont les exemples les plus fondamentaux. De ce ces deux Albums vous reconnaitrez les mélodies et sonorité constituant l’OST de l’animation Akira de Katsuhiro Otomo, sorti en 1988, qui est leur travail le plus connu.
Les deux albums de Geinoh Yamashirogumi, Ecophony Rinne et Ecophony Gaïa, sont des musiques melting pot, fusionnant synthétiseur numérique, percussion indonésienne, théâtre japonais et musique spirituelle, classique et rock progressif, agrémenter de divers autres instruments traditionnels et sonorités qui viennent texturer les mélodies créant ainsi une musique atmosphérique multi-ethnique. Les deux Disques se complètent pour ne former qu’un seul ”univers”. On aura des passages oniriques empreints de légende asiatique, de vagues éthérées et de sample de la nature qui vous feront flotter avec légèreté et douceur ; des passages tribaux où les percussions et chœurs vous étourdiront par leur puissance et leur rythme soutenu et endiablé, des passages de méditation avec chant tantrique et théâtre japonais à l’ambiance abstraite et déconcertante ; des passages spirituels de chœur suave et d’air solennel ; des passages dynamiques mélangeant rock progressif et sonorités mystiques. Maintenant imaginez ces ambiances qui se fondent, se suivent et s’étirent dans le temps et l’espace de votre pièce ; imaginez des scènes angéliques, chaotiques, mystiques, sombres, euphoriques… Vous serez au cœur de l’esprit de la nature et des âmes la constellant ; vous réaliserez un voyage initiatique au plus profond de vous même dans un état extatique à semi-inconscient pendant que des frissons vous parcourront l’échine et qu’une sérénité vous bercera tel un nouveau-né… Car, oui, cette musique de Geinoh Yamashirogumi est fascinante et universelle, vous aurez rarement entendu une telle richesse harmonieuse et pourtant vous ne serez pas totalement perdu, mais juste sonné par tant de beauté réunie en quelques instants merveilleux…