Touchés par la grâce, les new-yorkais d'Interpol sont de retour après dix ans de silence avec un El Pintor flirtant avec l'excellence. Et pourtant, ce n'était pas gagné vu les déceptions enchainées par le trio (puisque le bassiste Carlos Dengler a quitté la formation durant l’enregistrement du soporifique album éponyme paru en 2010) depuis la sortie du brillant Turn On The Bright Lights, les fanatiques commençaient à désespérer mais cette année, Paul Banks et ses deux compères nous envoient en pleine figure l'un des albums de l'année... Une véritable résurrection!
Le tout débute avec la féroce All the Rage Back Home, faisant par ailleurs office de premier single radio. On y reconnaît tout suite la voix profonde du chanteur Paul Banks, jouant également de la basse. Après une intro langoureuse de guitare électrique, le titre explose de belle façon à l’entrée du rythme entraînant de la batterie. Avec un tel dynamisme, difficile de ne pas taper du pied.
On comprend tout de suite que ce nouvel album restera tout de même fidèle à la légendaire et sombre élégance du groupe avec les guitares lumineuses de Daniel Kessler particulièrement expressives en introduction des morceaux (Same Town, New Story), opposées à la voix de tête d’un Paul Banks encore plus complet et talentueux que par le passé (My Blue Supreme, Everything Is Wrong, My Desire) ainsi qu'aux rythmiques sacrément efficaces de Sam Fogarino (Ancient Ways, Anywhere). Et la formule a beau se répéter, la forte homogénéité de ce disque écarte tout de suite la comparaison avec les deux albums précédents.
Tout le monde est d'accord pour dire qu'on tient l'album le plus cohérent et réussi depuis Antics en 2004, Interpol n'a jamais paru aussi sûr, puissant et cohérent. El Pintor s'écoute avec une assurance folle. Celle d'un trio qui semble reparti, malgré la perte médiatique qu'il a subi.