Après une décennie plus orientée Hard Blues, ZZ TOP sort en 1983 SON album culte. L'opus qui fera d'eux une légende du Rock (auprès du grand public, j'entends bien) : "Eliminator".
Ce dernier est un condensé irrésistible d'Hard Rock, saupoudré d'une bonne dose de sexe et d'alcool. À chaque fois que le disque tourne chez moi, c'est toujours la même ambiance : un truc indéfinissable incluant une bimbo, du sable (Texas oblige), deux barbus et une chope remplie de Whisky. Le bonheur quoi !
Les tubes sont légion ici. Prenez juste les six premiers titres : putain mais quel enchaînement mes amis ! Tout commence par un "Gimme All Your Lovin'" annonçant la couleur, suivit par les plus incisifs "Got Me Under Pressure" et "Sharp Dressed Man", deux orgies de riffs et refrains fédérateurs où Billy Gibbons devient à l'image d'un dieu immortel. Tout se calme avec le slow sensuel par excellence : "I Need You Tonight". Alors cette chanson, c'est un véritable plaisir : une ambiance quasiment érotique, un Gibbons savoureux et des soli d'une grande qualité, gorgés de feeling. Tout ça donne envie de faire... l'amour pardi ! La doublette qui suit remet correctement les pendules à la place, ZZ TOP nous propose deux titres dans la lignée des trois ouvrant l'album. Si "I Got The Six" est le petit frère de "Sharp Dressed Man", "Legs" est un avant-goût de l'ère "Afterburner", la sensualité en plus (putain, ce côté funky relax !).
Commencé un album par une telle brochette, ça fout la fourchette très haut.
Car oui, les cinq titres suivant ne sont pas forcément à la hauteur. Le bizarroïde "Thug" digne des films de SF n'est pas forcément mauvais (excellent la petite partie de basse) mais elle donne l'impression d'être sur le mauvais album ! Quant à "TV Dinners" et "Dirty Dog", ils restent bien trop basiques et ne décollent jamais malgré de bonnes idées au niveau des riffs. Même le plus rapide "Bad Girl" où Gibbons s'égosille n'est pas fameux, on s'ennuie un peu ! Passons sous silence "If I Could Only Flag Her Down", un titre rock n' roll sans saveur.
"Eliminator" est donc coupé en deux, difficile de parler de chef d’œuvre alors. Le trio arrive pourtant à sortir un opus correct, s'enveloppant parfaitement dans l'époque. La suite sera plus... déroutante on va dire (mais pas forcément mauvaise).
Du sexe et du sexe : "I Need You Tonight", "Legs".
Du whisky et du whisky : "Sharp Dressed Man", "I Got The Six", "Got Me Under Pressure".
De l'essence et de l'essence (pour les motos) : "Gimme All Your Lovin' ".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)