Ça commence: Crazy. Sturdy. Dans le plus pur style Stereo lab spatio temporel; voyage dans le temps. Avec un chant féminin moqueur : "Na na na. Na nana." Et l’orgue électrique vintage, bien sûr, qui caresse les cintres tandis que la basse donne le La. Avec un riff mécanique et groovy. Retour vers le futur. Du Stereolab pur ketchup sauce. 7mn de transe. On dit : Post rock, moi je dirais post moderne rock. Une insouciance de façade, une musique conscience de son bagage, (pop). Une basse lourde comme du ska, (jamaïcain.) Et le scratch qui survient par surprise, pour casser le plat, comme un élément rythmique de plus. Scratch. Et finir dans les nuages, dans un nuage électro-harmonique. Crazy…Sturdy…Un mantra acidulé, ce truc. Crazy. Sturdy. Et il reste dans la tête, le temps de la chason. Crazy...
Puis viens : Metronomie Underground. Pas mal du tout, la ballade électro acoustique, avec du rock dans le sang. Et Cybele’s Rèverie. En français dans le texte. Ballade qui tourne tout court, avec l’arrivée des violons, qui tournent en rond. "La maison. La maison." Et je serais tenté d’ajouter : "Na na na na." Et ça repart. Belle boucle, ma foi. Beau son. Ce qui m’a toujours attiré chez Stereolab, c’est cette impression de légèreté, cette atmosphère bon enfant, sans perdre une minute de groove. Très important, le groove, avec des poussées électro dans le ventre. Miam, miam! Ça fait rêver tout ça.
Percolator. Avec cette basse bien ronde, comme j’aime, lourde juste ce qu’il faut. Cette boucle persistante, qui donne le chant. Des refrains amusants faîtes d’onomatopées. De : synth/orgue/sonorités bizarres. Tout ça mis ensemble sonne assez bizarre et cohérent, et donne ce son si particulier. Pop. Et puis rock. Et puis autre chose…
Les Yper Sound. Des titres bizarres, comme toujours, mais toujours le même principe en dessous. Boucle et répétition.
"You go in that team.
I go on this team."
Cette voix fragile, faussement teenage, une caresse dans le morceau, qui finit sans avoir commencé.
EXP. STEREO. SparK Plug. Voilà un riff surpuissant, funky à mort ! On peut bouger ses fesses dessus. Trop court !
Et les : "Na na na na", qui reviennent comme un fait exprès. On commence à s’y habituer. Et voilà que la tomate tourne court. Sauce : OLV 26. Peut-être est-ce le nom de la machine qui a servit à fabriquer ce son curieux. OLV 26. Et la voix de la fille disparaît, derrière…
Tim Gane dit lui-même que c’est un disque de transition. Ceci explique peut-être cela. Une impression de vague à l’âme. Un fourre-tout, genre : J’explore plein de piste à la fois. J’essaie de ne pas renier mon son, mon style, mais je ne vais pas plus loin.
The Noise Carpet. Voilà un riff très stonien, vocal pour un flow tranquille. Peut-être que c’est ça qui gêne. C’est trop « tranquille ». Trop attendu. Façon : "Na na na na."
Indé comme une plage de musique de film indé. Tomato Is Already Here. Un brin de nostalgie, qui danse. Et voilà l’Empereur en personne. Emperor Tomato Ketchup. (un peu bourrin pour le coup). Buzz. Faux bourdon. Basse continue. Ce disque ressemble à un long ostinato, entrecoupé de cuts, auxquels on a donnés des titres. Mélancolique, comme : Monstre Sacré. Avec un cinglant contrechant en synthé, moqueur, qui menace, et fait la nique, tout ça colore le plat avec la sauce rouge tomate. Thriller sentimentaliste. Voilà une bonne façon de résumer. Et puis il y à beaucoup de titres pour un album de transition, quand même. Comme si on recyclait toutes les « vieilles » idées. Bonnes, moins bonnes, originales, déjà vus…le mixage fera des miracles, et donnera le SON. L' identité c'est le son, qui donne le style à le son.
Pour finir, on ira comme on a commencé. "Na na na." Slow tempo. Slow Fast Hazel. Et les déhanchements des machines recouvertes par des violons. Puis ça s’accélère un temps, en temps. Heureusement. On pourrait s’endormir à force de tourner en boucle. Album laid back. Tellement cool qu’on pourrait passer à côté.
Et ça finit tranquille.