Le hip-hop a vu le jour du côté de New-York fin 70's début 80's. Une bonne décennie plus tard, Massive Attack créait le trip-hop à Bristol. Dans le courant des 90's, les expérimentations partent dans tous les sens (généralement en bien). Et bien loin de notre bonne vieille Europe, de l'autre côté de l'Atlantique, du côté du nouveau monde, un certain Joshua Davis alias DJ Shadow vient nous pondre son premier album « Endtroducing ». Album catalogué « abstract hip-hop ». En gros, selon les experts, du hip-hop instrumental plus lent que le hip-hop traditionnel et à des années lumières des thèmes abordés par ce dernier. Une approche beaucoup plus subtile de la culture hip-hop. Cette appellation « abstract hip-hop » me fait bien rire. Oui je suis bien évidemment d'accord pour dire qu'il n'a absolument rien avoir avec du gangsta rap. Mais justement, n'avons nous pas là une définition du...trip-hop. Je prends le risque de considérer l'abstract hip-hop comme étant jumeau du trip-hop. Voir siamois.
La formule utilisée par Shadow pour « endtroducing », c'est la recette du trip-hop. La rythmique hip-hop est là. Majoritairement lente, s'accélérant par moment et se rapprochant de la drum (ce qui parasite l'album à mon avis et l'éloigne du trip-hop). Et puis le reste, l'ajout ci et là d'éléments rock, funk, soul, jazz. Voilà, pas nécessaire d'en dire plus. « Endtroducing » est trip-hop.
Abstract hip-hop = trip-hop.
Les derniers sceptiques n'auront qu'à écouter « What Does Your Soul Look Like (Part 4) » ou « Midnight in a perfect world » et les comparer à « Weather storm » de Massive Attack.
Dernier point important à souligner, à l'instar du « Paul's boutique » des Beastie Boys, « Endtroducing » est une bible du sampling. Album 100 % samplé. Un modèle du genre.
Bref, « Endtroducing » vient s'ajouter à la liste de ses albums pionniers qui ont fait des 90's une décennie expérimentale.
En fait, au final, on s'en branle de savoir le nom exact de telle ou telle musique. Tous ces nouveaux noms de style apparaissant à tort et à raison, ça finit par faire branlette intellectuelle. Musicalement, je suis progressiste mais je ne cherche pas à cataloguer et à classer à tout prix pour le plaisir d'être tendance et hype.