J'aime les friandises et c'est pour cette raison que j'en raffole. Nonobstant le fait qu'il s'agit d'un péché mortel (parait-il), survient toujours ce moment où l'indigestion se fait sentir. Ouais, je sais ce que vous vous demandez : où est-ce que je veux en venir avec cette métaphore alimentaire sachant qu'il est ici question du petit dernier de Devin Townsend et ses potes ?
En gros, quand notre Canadien a sorti "Addicted" dans le cadre du Devin Townsend Project, on s'est trouvé face à une petite perle bien sucrée, mais savamment dosée de manière à allier une démarche pop au "Townsend Style". Presque trois ans plus tard, "Epicloud" débarque et se ressent comme une véritable suite de "Addicted", vu que la quasi-totalité du line-up d'origine est présente (même Anneke, ouais !). On reconnait bien la paternité entre les deux œuvres, mais si la première nous avait fait flotter dans une atmosphère édulcorée bien proportionnée, la seconde nous couvre de caramel, de sauce chocolat, nous faire boire la tasse et nous abandonne nauséeux et poisseux sur le carrelage.
Si ma tâche avait seulement été d'attribuer une note au disque principal, le volet "officiel" du groupe, en m'abstenant d'écouter le disque bonus, constitué de démos, la note aurait lorgné vers un gros 4. La production est en bêton armé, mais le rendu final pêche par sa niaiserie. Les chœurs se font étouffants, Anneke n'est souvent réduite qu'au rôle de figurante et les ballades, des sommets de naïveté, contribuent à rendre l'écoute difficile.
Mais c'est pas pour ça que tout est à jeter, rangez donc ces fusils que je ne saurais voir. Par contre, je peux me permettre d'être exhaustif : Le tube "Lucky Animals" s'écoute assez bien, "Liberation" est de mes titres préférés de Townsend, et le combo "Grace" / "More!" passe comme une lettre à la poste. Quand à l'idée de faire une réinterprétation de "Kingdom", il s'agissait là d'une valeur sure.
Le reste oscille entre le médiocre ("True North") et l'abominable (toutes les ballades, comme "Where We Belong", "Save Our Now", "Divine"...etc).
Par contre, le CD bonus vient largement sauver les meubles. Plus hétérogène, dépouillé de nombreux chœurs inutiles, c'est lui qui aurait du avoir le rôle principal dans l'aventure Devin Townsend Project. Y a du monde au balcon : le génial "Quietus", le "Love Tonight" qui rappelle "Addicted", le groovy "The Mind WASP" et même le Strapping-Young-Laddesque "Socialization" ! Les autres titres affichent des hauts et des bas, mais la qualité est bien meilleure.
En gros, en faisant un gros ménage et en procédant à un mix entre les deux CD, on obtient la track-list d'une galette qui aurait peut-être pu valoir 7 ou 8. Comme je suis un type sympa, je vous la file :
1 - Lucky Animals
2 - Quietus
3 - Liberation
4 - Socialization
5 - The Mind WASP
6 - Grace
7 - Kingdom
8 - More!
9 - Love Tonight
10 - Little Pig
PS : je me rends compte qu'avec tout le fric que je file à Townsend, il pourrait faire des efforts pour les artwork de ses disques quand même, parce que ça pique les yeux.