"It's not for everybody, and I'm pretty sure the majority of 'true metal-heads' may think it's a pile of shit, but it's what I felt like doing and back it". Ah ah, sacré Devin, tu ne serais pas en train de désarmorcer les futures critiques de tes fans, là ? Notamment ceux qui brûlent des cierges en espérant le retour de Strapping Young Lad ? (et qui ont manqué de s'étouffer à l'écoute de Ghost, précédent opus du Devin Townsend Project...)

Alors oui, à quelques morceaux près, Epicloud ne s'adresse pas vraiment aux "true" métalleux. Disons qu'il se caractérise par un son plus "easy listening", une omniprésence des voix et une quasi-absence des leads de guitare. L'intro et l'outro tapent même dans le gospel !

Je trouve que des morceaux comme "Where we belong", "Save our now" et "Hold on" illustrent bien l'ambition "epic & loud" du CD. Les caractéristiques ? Un tempo assez lent, un couplet planant et un refrain aux choeurs surpuissants - merci Anneke Van Giesbergen - rehaussés par des nappes de claviers. Devin ne fait pas vraiment dans la subtilité mais, chez moi, la recette fonctionne.

Après, l'album se suit pas aveuglement cette ligne directrice et propose évidemment d'autres choses : deux morceaux plus rock'n'roll ("Liberation" et "Lucky animals"), une ballade toute douce ("Divine") et quelques titres beaucoup plus heavy. La nouvelle version de l'efficace "Kingdom" par exemple, ou bien "More!" et ses riffs de tueur, très metal pour le coup.

Puis vient l'écoute du CD bonus, malicieusement intitulé Epiclouder. Si une partie des chansons aurait très bien trouvé sa place dans Epicloud (les superbes "Happy birthday" et "Love tonight"), d'autres semblent avoir été piquées à Ki ("Quietus", Devin l'avoue lui-même, voire "Heatwave", dont les couplets rappellent "Trainfire") ou Deconstruction (les hystériques "Woah no!" et "Socialisation"). Un joyeux foutoir donc, réjouissant bien qu'assez inégal.

J'avoue ne pas adhérer à tout, mais ce double CD constitue bel et bien une nouvelle avancée dans la discographie tentaculaire de notre Canadien préféré. Moins tournés vers l'expérimental et trempant parfois dans le recyclage (surtout Epiclouder, plus touche-à-tout), ces deux nouveaux disques transpirent de sincérité, tout en proposant de jolis morceaux de bravoure que j'aimerais beaucoup découvrir en live...
VaultBoy
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le 11 oct. 2012

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Arthur Bayon

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