Déjà le cinquième album pour le Devin Townsend Project ! L’an dernier a vu la fin de la tétralogie composée de Ki, Addicted, Deconstruction et Ghost, voyage à travers différents styles qui a largement démontré le potentiel du Canadien à puiser dans un large panel de sonorités et de styles. A quoi fallait-il s’attendre pour ce nouvel album ? Ca sera finalement un album simple, voulu depuis longtemps par Devin, un album de pop metal. Il ne faut pas y voir la future direction stylistique du groupe, mais plutôt comme un petit caprice et l’envie de faire la musique qui lui plaît sans s’imposer de barrières.

La première piste après Effervescent! donne le ton à l’image du titre de l’album Epicloud, mot valise qui représente très bien l’album : ça sera épique et puissant. Les touches progressives sont quasiment absentes de l’album, on en retrouve des petites sur True North et quelques pistes du CD bonus comme Socialization. Fini les constructions alambiquées qui partent dans tous les sens, ici c’est le classique couplet-refrain-couplet qui prime. Les pistes sont construites autour d’une seule idée : un motif de batterie, un riff, ou une mélodie au chant. Dès le premier couplet-refrain l’ambiance et la direction de la piste sont mises en place. Le tout est composé de mélodies simples qui rentrent directement dans la tête des auditeurs, on se surprend à fredonner Lucky Animals ou le refrain de Grace sans problème après juste quelques écoutes.

Anneke Van Giersbergen revient en guest de charme comme sur Addicted. Devin reste le chanteur principal influant le rythme dans les chansons et leurs variations. Anneke est là en soutien apportant plus de profondeur et de variété aux lignes vocales. Un peu moins présente que sur Addicted (plus sur le deuxième CD de l’édition deluxe), elle signe quand même une performance remarquable. Des pistes telles que Grace ou Angel montrent son talent avec brio, Devin sachant parfaitement utiliser la tessiture de sa voix pour la faire intervenir au bon moment. Quelques pistes sont en dessous des autres Lucky Animals bien que fun, offre moins de recherche que les autres. Where We Belong bien que très agréable ne parvient pas, pour ma part, à se hisser au niveau d’un Home ou Ih-Ah.

Au niveau de la production on est en terrain connu. Le son massif, multi-pistes du Canadien est toujours de la partie. Les guitares sont beaucoup plus en retrait faisant place à la section rythmique et aux chœurs pour bien appuyer le chant et accentuer le côté puissant et épique voulu aux compositions. On peut noter une plus grande utilisation des chœurs et le côté rock de certaines pistes comme More!

Il y a quand même des défauts dans tout ce beau monde. C’est un très bon album pour rentrer dans le monde de Townsend pour une personne qui ne connaît pas son œuvre. Pour un fan, on retrouve certains gimmick habituels au chant, des ambiances de Ki (surtout à la guitare), le chant hérité d’Addicted et les passages éthérés à la Ghost qui font un peu déjà vu par moments. Faut-il le blâmer pour ça ? J’aurais tendance à dire que non car cela ne nuit pas à l’album ni dans l’auto-copie évidente. Il ne faudrait pas non plus que ça deviennent une constante dans les prochains albums.

Un petit mot sur la version deluxe qui comporte un deuxième CD composé de demo non enregistrées en studio, faute de temps et de moyens. Dans la plupart on retrouve Anneke au chant. Le style est très épuré tendant vers ce qu’on peut trouver sur Ghost. Il y a quelques pistes qui envoient bien du lourd quand même à l’image de Socialization très SYL dans le style et Woah No! avec son introduction au saxophone pour partir sur du progressif extrême alambiqué, du pur Townsend ! Pour les curieux je vous conseille fortement cette version là pour ne pas passer à côté de ces pistes.

En conclusion on est en présence d’un album moins progressif, plus tourné vers des pistes catchy aux mélodies facilement mémorisables. Pas le meilleur album de Devin mais celui qui possède le plus de tubes sans doute. Loin des doutes et du bilan de son passé qu’il abordait dans ses précédents albums, Epicloud est très positif, bien gavé de sucre aussi bien dans les ambiances que les paroles et finalement ça donne la pêche à entendre. La suite au prochain épisode, on connaît déjà son nom, ça sera Casualties Of Cool.
Whysy
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le 16 janv. 2015

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