Avant de parler de la musique en elle-même, on ne peut pas passer à côté de toutes les portes que cet album a défoncé. Image de la femme dans la société, idée reçu sur la sexualité et sa place dans la musique pop... Il était extrêmement avant-gardiste et précurseur d'une nouvelle génération d'artiste féminine hypersexuée. Mais Erotica n'est pas que du sexe.
Injustement boudé (paie ton flop à 6 millions d'exemplaires), c'est objectivement son album le plus travaillé. Il semble avoir été enregistré dans des backrooms allemands. L'ambiance est froide mais classe, alliant jazz et house pour un résultat hors du commun. On a ici une Madonna Schyzophrène : son double Dita prends parfois le dessus sur elle, et on se retrouve avec une lutte permanente entre Madonna qui nous chante des thèmes liés aux sentiments (Bad Girl, Bye Bye Baby, Rain, In This Life) et son double mental qui tente de nous pervertir (Erotica, Waiting, Secret Garden). Alors que Madonna se caractérise par son chant, Dita se fait remarqué par son parlé très sexuel.
Contrairement à American Life où tout est extrêmement maîtrisé, ici la Queen nous apparaît fragile, livrée à elle-même, et complètement perdue. A noter que l'album passe aussi bien à l'écoute attentive qu'en fond sonore lors d'un apéritif dinatoire entre amis. Enfin la pochette annonce directement la froideur présente sur tout le projet.
TOP : Erotica, parfaite introduction à son univers, Deeper And Deeper ainsi que Why It's So Hard
FLOP : Where Life Begins, anecdotique, et Did You Do It, inutile.