Question rituelle : mais que vaut donc ce premier album des chicagoans de Matthew ? Premier élément de réponse, rappelons-nous déjà que le leader de Muse s’appelle Matthew (Bellamy). Notons ensuite que le label qui distribue ce présent CD est Naïve, le même que Muse et accessoirement que Vega 4. Evoquons enfin la présence comme co-producteur de l’inusable Paul Kolderie (pour mémoire Radiohead, Hole, Juliana Hatfield) c’est à dire un pro parmi les pros. C’est fou, les à priori que l’on peut avoir avant même d’écouter un album ! Sauf que là, ceux-ci s’avèrent ici parfaitement justifiés. Sans surprise, si ce n’est se dire qu’à Chicago, il n’y a donc pas que des groupes post-rock qui émergent.On ne peut pas accuser Matthew de mal faire son métier et d’avoir des intentions impures : les mélodies sont autant efficaces que calibrées ; la voix à la lyrisme nécessaire pour toucher le coeur des midinettes et même des autres ; les guitares savent se montrer suffisamment présentes pour nous rappeler que Matthew est bel et bien un groupe de rock. Le problème c’est que tout cela n’a aucun intérêt particulier. Par les temps qui courent, l’originalité et la prise de risque n’étant pas des vertus cardinales, gageons que ces quatre-là risquent de trouver un succès qui ne sera pas usurpée, mais pas forcément mérité non plus…