Voici donc le nouveau poulain de l'écurie allemande Mole qui nous avait déjà gratifiée des excellents Yonderboi et Alphawezen. Renseignement pris, le duo avait déjà sorti un maxi l'année dernière mais assurément c'est ce bien nommé "Everyone love you" qui devrait leur assurer une popularité méritée. Il faut dire que Naomi met le prix fort d'entrée de jeu avec "Girlfriend", longue variation downtempo qui finit sur des samples de guitares assassines. Cela s'appelle être cueilli à froid dès l'ouverture. Plus tard, on retrouvera dans cette même veine "Go" et "Curious", deux morceaux envoutants qui prouvent que le Trip Hop peut encore accoucher de joyaux : la voix de Selda Kaya, aux accents proches de Wendy Stubbs d'Alpha déploie ses charmes et nous laisse sur le … séant. Et si Naomi succombe à l'effet à la mode, en saupoudrant la voix d'autotune, l'effet à la mode, le duo a le mérite de le faire finement en bon intelligence. La machine Naomi sait aussi varier les vitesses, "Zero Zero one" , le funky Butter one" ou encore le tek house "Heavy little hights" (pas si éloigné de Chemical Brothers) sont autant d'invitations à bouger que les preuves irréfutables du talent des allemands. L'album n'évite pourtant pas quelques écueils comme autant de tentatives vers une pop commerciale . On met de côté sans regret le pénible "We are son beautiful". Mais le vocodé "Everybody loves you" , la ballade avec cornemuse "White" (que l'on retrouvera sans doute sur une B.O ou ornant une publicité) nous renvoient une autre image du groupe, celles d''habiles faiseurs. Ces deux morceaux bien ficelés, pourront, en tout cas, leur ouvrir la porte d'un large public mais n'ajouteront rien à la gloire du duo. Qu'à cela ne tienne, on est depuis longtemps conquis : Naomi vous veut du bien !