Première critique depuis un long long bail pour ce dernier album d'un groupe qui m'est des plus chers, autant en studio qu'en live, et qui nous avait gratifiés d'un excellent retour en 2017 (environ 20 ans après) avec leur quatrième album, éponyme.
Alors forcément, ils étaient attendus au tournant de la "reconfirmation" nos doux rêveurs mateurs de pompes issus de Reading. Et autant dire que les premiers singles proposés tout au long de l'été laissaient présager du meilleur, avec Kisses et The Slab notamment. Quatre singles au total qui seront surtout placés dans la seconde partie de l'album, ne me rendant que plus fébrile (^^) à l'entame de ce "eveything is alive".
Et quel bonheur que celui de retrouver comme sur le précédent opus un morceau, SHANTY, qui l'introduit parfaitement.
Les toutes premières notes peuvent pourtant laisser dubitatif tant elles sont electro, mais on s'y attendait quand même un peu à l'écoute de deux des singles ; sauf que les premières cordes, les premiers effets, puis les premières percussions nous mettent tout de suite d'accord ! Les rois et la reine de l'émotion ont encore frappé ! Les voix mêlées de Rachel et de Neil terminant de nous transporter au plus loin de notre monde, aussi insensible qu'insensé. Même s'ils auront un peu de mal à se renouveler sur la durée de ce bon premier titre.
Hélas, le deuxième morceau, PRAYER REMEMBER, m'a tout de suite déçu. Je ne sais pas mais j'ai immédiatement eu l'impression d'entendre une version ralentie de l'un des passages du précédent album. Un petit air de Sugar for the Pill peut-être ?...
Bon, après plusieurs écoutes, ce titre instrumental d'une lenteur extrême s'avère assez touchant il est vrai, mais au vu de sa mollesse les 4:47 me paraissent toujours un peu longues et mal situées aussi tôt dans le disque. L'un des deux points faibles - à tendance "pygmalionienne", il faut bien le dire - de l'album pour ma part.
ALIFE vient ensuite remettre un peu de dynamisme à ce début d'opus. Un morceau pas extraordinaire mais tout à fait agréable à écouter, surtout sur la fin avec ce petit riff de guitare bourré d'effets qui reviendra deux fois.
ANDALUCIA PLAYS est un morceau de presque 7 minutes dans la même veine que le deuxième... Inutile donc de souligner que j'en pense un peu la même chose ; sauf que pour le coup je le trouve carrément trop long malgré ses jolies cordes et la voix chaleureuse de Neil. La vrai point faible de l'album selon moi, parce que je trouve que ça commence à faire beaucoup de presqu'ambient à la Pygmalion (dont vous aurez compris que je ne suis pas un grand fan) en seulement quatre morceaux. Spanish Air c'était quand même autre chose en matière d'ibérisme ! ^^
Heureusement que la suite de l'album était presque totalement connue pour ne pas me plonger dans un semi-désespoir à la première écoute, et que KISSES est une vraie petite perle dream-pop (même si le groupe n'aime pas ce terme) pour définitivement relancer la machine à rêves (perle dont je kiffe trop le break de guitare sèche et la relance qui suit notamment). Sans parler de son très bon final avec ses diverses reprises de rythme entraînantes et autres effets guitaristiques bien planants.
SKIN IN THE GAME est un morceau assez étrange mais vraiment bon et intéressant. Neil Halstead s'en donne à coeur joie au niveau des voix et de leurs effets. On retrouve donc ici toute la créativité du groupe et ça fait rudement plaisir aux oreilles ; en particulier sur ce final des plus sublimes avec la surprenante batterie de Simon Scott.
Dernier morceau à découvrir en première écoute et avant dernier de l'album, CHAINED TO A CLOUD est pour moi une belle surprise avec cette intro electro d'emblée captivante et rapidement entêtante. Une belle trouvaille. La suite sera dans la même veine que le précédent morceau avec tous ces effets de voix derrière lesquelles, là aussi, la batterie de Simon Scott se révèlera très efficace (il est vrai que celle-ci était quand même beaucoup trop en retrait jusque-là quand on connaît la virtuosité du bonhomme). Bon, après, le morceau aurait pu faire une ou deux minutes de moins que cela ne m'aurait pas choqué.^^
THE SLAB est un très bon titre de conclusion, surtout si on le compare à celui du précédent album, Falling Ashes, qui faisait un peu hors-sujet par rapport au reste. Ici il y a comme une urgence dans la composition, chose assez rare chez Slowdive. Le rythme est relativement rapide et le mur de guitare évolue parfaitement jusqu'à la fin. Les voix conjuguées de Rachel et de Neil continuent quant à elles d'être toujours aussi tripantes.
Bref, en dehors d'un début d'album trop mou à mon goût, everything is alive confirme que Slowdive est sans doute de retour pour un sacré bon moment, et que le groupe a raison de prendre son temps pour nous proposer du qualitatif en continuant d'évoluer, lentement mais sûrement, avec son temps. Car je trouve que la petite touche d'electro de cet album est parfaitement dosée ; même si Simon Scott est trop en retrait, il faut bien l'avouer. Ne me reste donc plus qu'à redécouvrir tout ça en chair et en os pour une troisième rencontre avec mes shoegazers préférés. Le plus près possible de chez moi je l'espère (on croise les doigts), because 'everything is a LIVE ! ;)
7,5/10