Il y a bientôt dix ans, nous assistions à la résurrection de Slowdive. À l’occasion d’une série de concerts remarqués, le groupe mettait alors un terme à un hiatus de près de vingt ans, plus ou moins forcé, après seulement six années d’existence, trois albums et une poignée d’EP.
Six années, c’est le temps qu’il aura fallu cette fois-ci à la formation pour livrer son nouvel opus, qui fait suite à son fantasmagorique album-retour. De sa trajectoire brisée, Slowdive en conserve toujours le goût du spleen, de la contemplation et d’un certain élan adolescent. Tout ce qui s’incarne aujourd’hui dans Everything Is Alive, supervisé par le chanteur et guitariste du groupe Neil Halstead, hélas avec moins d’emphase, d’inspiration et de pertinence qu’autrefois.
Sur la pochette, à la colorimétrie changeante selon les versions, une étrange silhouette se tient au centre d’un labyrinthe ne contenant qu’une seule issue. Une illustration qui nous rappelle à quel point, pour Slowdive, tout est une histoire de cartographie, d’espace et de territoires. Un jeu de piste qui a permis, après le split du groupe au milieu des années 90, à toute une nouvelle génération de les découvrir et d’en savourer les moindres réminiscences, héritées ou directement affiliées (Mojave 3, Minor Victories, The Soft Cavalry). Subissant les conséquences d’une labyrinthite aiguë survenue dans les années 2000, mère d’un enfant sourd, Rachel Goswell incarne a elle seule la force, la résilience et la détermination qu’il a fallu au groupe pour retrouver le fil d’Ariane de ses rêves adolescents. La perte du sens, des sens, puis les doutes, les détours, les chemins semés d’embûches face aux tourments de l’existence ; difficile alors de ne pas penser à la symbolique du labyrinthe comme un reflet du parcours et de l’ADN même de Slowdive. [...]
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