Mais moi je ne suis pas là, je suis chez Keith et Anita....
La fille qui citait Carla Bruni pour parler d'un album des Stones.
Bonjour monsieur Exile on Main Street !
Alors, vous, on peut dire que vous m'avez fait voir. A la première écoute, vous m'avez ennuyé. Prodigieusement. Et faut dire qu'avec mon putain d'esprit de contradiction, comme tout le monde vous plaçait au sommet de la discographie des Stones, voir du rock, je n'avais pas envie de vous aimer.
Le fait que Keith et Mick se battent depuis des années sur le sujet : "mec, c'est notre meilleur album !" "Non, mec il est surestimé, sûrement parce que tu passais ton temps à t'injecter des saloperies, CONNARD !" "Pendant que tu passais le tien avec ta bonne femme, à sucer les mondains et à te taper la terre entière, SALOPE !" n'arrangeait pas vôtre cas à mes yeux.
(Dialogues dont vous pouvez quasiment parier votre paie qu'il a réellement eu lieu et sûrement en plus grossier.)
Mais comme un insecte agaçant, vous reveniez sans arrêt me titiller comme la garce en fuite de la chanson.
Vous étiez franchement agaçant avec vos gémissements lascifs et vos supplications (viens...viens..écoute moi, allez écoute moi, you know you love me....")
Bref, un jour, j'ai craqué après une 125ème critique vous proclamant THE chef d'oeuvre.
Et je vous ai écouté sur Deezer.
J'ai été déçue. Ce qui fait votre charme pervers et gluant ne ressort pas sur Deezer.
Mais pas du tout, même.
Je vous ai donc envoyé au diable que vos papas aiment tant.
Mais j'ai appris à mes dépends que vous pouviez être aussi garce et salope que votre premier papa et aussi toxique et addictif que le deuxième.
Vous êtes une petite allumeuse, monsieur Exile. Vous avez fait la danse du ventre devant moi si longtemps, vous m'avez tellement fait miroiter vos pêches sucrées du Sud des Etats Unis, vos alligators des everglades (qui ne s'appelaient pas 427,) et vos crotales qui me mordaient la cheville....
Que vous avez fini par m'intoxiquer.
Refusant de succomber à votre charme nocif, je restais sur mes gardes. Je ne suis pas une fille facile, vous ne me collerez pas dans votre lit aux draps trempés de sueur si facilement !
Je faisais donc ma bêcheuse grommelant que même si avec vous c'était bon, c'était trop long.
Mais comme Keith vers l'héro, comme Mick vers la haute société et comme Keith et Mick l'un vers l'autre, je revenais toujours vers vous, amant toxique que vous êtes.
J'allais jusqu'à dire que si certains de vos charmes étaient mes préférés (tumbling dice, rock off, all down the line et mon adoré Shine a light), je n'aimais pas le reste de vous.
Bref, votre sourire et vos fesses m'enchantent mais je ne ferai pas ma vie avec vous.
Pensais je.
Mais au fond de moi, je savais que j'étais FOUTUE.
Et Samedi, ma main a fouillé dans les rayonnages d'un certain magasin de culture.
Et qui est sorti ?
Ben vous sale allumeuse !
Et voilà comment depuis trois jours, il n'y a que vous.
Que vous, que vous.
Du peine à jouir de "Rock Off", (un thème récurrent) à l'amant désespéré de "soul survivor", Vous me faites voguer sur vos tempêtes, naviguer sur vos mers, arpenter les champs de pêches de Géorgie, trouver des crotales et des alligators à chaque morceau.
Je vous aime, monsieur Exile on main Street. Je vous aime d'un amour profond et sans limite. Et j'ai bien peur que vous me possédiez encore longtemps.
La dernière goutte de foutre commun, vos deux papas l'ont lâché sur vous. Plus jamais ils n'ont si bien baisé après. Même si le reste est bon ou au moins supérieur à la majorité de ce qui se produit, vous êtes leur plus bel enfant.
Et rien que pour ça....merci Nellcôte.