Plongée dans un brouillard de reverb (bien visualisé par la sublime pochette) que transpercent les éclairs d'une batterie claquant comme le ferait aujourd'hui une boîte à rythme, la voix de Robert Smith, unique et reconnaissable entre mille, berce ce disque brumeux, âgé de 40 ans aujourd'hui, une pièce-maîtresse du post-punk, aussi précurseur et indispensable que le sont ses auteurs.
Faith, entre sombres balades gothiques et illuminations nécessaires (le chef-d'oeuvre Funeral Party) est un sommet de richesse malgré le minimalisme de ses amples compositions, enragé autant qu'anesthésié, traînant ses pensées morbides au rythme d'une basse entêtante, comme une promenade cafardeuse une nuit d'automne.