Retour vers le passé… Début des 70s, en Illinois, boots aux pieds et chapeau sur la tête. Ferme isolée au milieu des plaines, où le temps s’égare. Égaré aussi, cet album unique d’un groupe éphémère de ce temps là (comme tant d’autres). Voyage à deux guitares sur les sentiers bluesy, boogie et fuzzy du rock éclatant de cette ère.
Farm sort donc son premier et dernier opus en 1971, et sa rareté ne le rend que plus cool. Méconnu et pourtant admiré par les adorateurs de l’underground, il est réédité en 2012 par le label allemand, sauveur des oubliés, Shadoks Music. Commence alors la virée musicale, avec "Sunshine In My Window", enracinée dans un blues rock aux rythmes vivaces, déjà sur les pas de The Allman Brothers Band. Suivie par la formidable "Cottonfield Woman", lancinante et obsédante ode rock bluesy/fuzzy, dont on a du mal à se détacher. L’hommage aux racines n’attend pas, avec cette reprise de "Statesboro Blues", chanson de Piedmont blues, sortie en 1928. Reprise aussi par les Allman Brothers avant eux, les Farm se l’approprient dans un style encore plus boogie. Et puis "Jungle Song" se la joue jam mélodique interminable, mais c'est tellement bon qu'on en redemande ! Pour le final, "Let That Boy Boogie" porte bien son nom et reprend les rennes, dans un rock empreint de l’influence fraîche de Canned Heat.
Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire sur ce court album de moins de 30 min, il faut juste se le mettre dans les oreilles sans se poser de questions, et se laisser aller au voyage temporel, dans des contrées lointaines aux habitants oubliés, dans cette ferme vibrante et délaissée…