Il y a d'abord ce rythme entêtant, les synthétiseurs que l'on croyait détester jusqu'à la fin de notre vie, ces étranges chœurs trafiqués puis cette batterie sourde et enfin la voix glaciale de Karin Dreijer Andersson. Les deux premières minutes d'If I Had a Heart suffisent pour s'imprégner de l'ambiance. Single incontestable et meilleur morceau de l'album, il serait néanmoins dommage d'arrêter la lecture si tôt. On passerait à côté de neuf autres pépites sombres et froides qui composent cet étrange album éponyme. Triangle Walks, ses percussions synthétiques et sa mélodie qu'on aurait pu retrouver chez Peter Gabriel s'il avait eu de l'inspiration. L'inquiétant Keep The Streets Empty For Me ou le très eighties When I Grow Up.
Deuxième livraison du projet solo de Karin, anciennement chanteuse chez The Knife, rien n'est à jeter dans ce disque de pop sombre, synthétique et quasiment incomparable. Quelques petites réminiscences cold-wave, une voix qui rappelle Kate Bush ou Björk. Karin fait encore mieux que Natasha Khan (Bat For Lashes) et se construit un univers vaudou dans les fjörds loin de toute consonance pop facile.