Dieu sait que j'ai de la sympathie pour Lomepal et ce qu'il produit depuis un bail, mais là je me dois de sortir de mon silence pour me lever contre tous ces avis, qui sont presque exclusivement élogieux.
Non pas que je veuille descendre Lomepal et son premier album, au contraire, je veux apporter un brin de nuance ,capital, pour un artiste pour qui j'ai beaucoup d'estime.
2013, Le singe fume sa cigarette sortait, en collaboration avec Caballero et Hologram lo', EP que j'avais beaucoup aimé, se singularisant de ce qui se faisait alors. Ensuite, rattrapé par la vague, peut être, lomepal nous a proposé des EP de bonne facture, mais pour la plupart décevants, loin d'êtres à la hauteur du potentiel exposé par lomepal avant cela (Le singe fume sa cigarette, Grünt). Seul Seigneur sortait du lot, s'élevant légèrement au-dessus du reste avec des morceaux tels que Enter the void ou Chute libre.
FLIP ne s'inscrit pas dans ce qu'il avait pu faire il y a 4 ans, et pas totalement dans ce qu'il a fait depuis, mais un peu quand même.
Parler de sa personne ça Antoine il sait faire, comme la plupart des rappeurs aujourd'hui, et c'est le principal reproche que j'ai envie de lui faire, et que personne ne semble relever, du moins comme un défaut. je n'ai rien contre l'egotrip, surtout quand il est très bien fait, mais excusez-moi, là c'est rarement le cas, parce que peu crédible voir risible et mal produit. Le personnage qu'il s'est construit sonne faux, je n'ai jamais adhéré à ce délire qui enlève toute spontanéité et authenticité aux textes de Lomepal, ça sonne creux, faux, c'est vide. Puis Lomepal est capable de parler d'autre chose que de lui, il a su le faire avec plus ou moins de réussite, donc nous sommes en droit d'attendre autre chose de la part du bonhomme.
Avec ça, j'ai noté une régression notable dans le vocabulaire utilisé par lomepal dans cet album, et dans l'écriture en général, faisant passer Damso pour un Nobel de littérature, et faisant par la même occasion pleurer mes oreilles, parce que là aussi Lomepal nous avait habitué à mieux quand même.
Pour finir avec ce qui a fait défaut à mes yeux à cet album, Lomepal qui chante c'est frais, c'est nouveau, c'est rigolo, mais Lomepal qui chante sur tous ses morceaux c'est juste pas possible. Roméo Elvis, lui, y arrive très bien, mais ses morceaux sont beaucoup mieux produits, et son egotrip ne sonne pas faux, du moins il n'a pas le don d'agacer.
Comme en 2015 avec l'album de Nekfeu, il y a eu enflammade, belle enflammade. Moi je reste persuadé que Lomepal empreinte le mauvais chemin, la majeur partie de ce qu'il fait ne ressemble pas à l'artiste que j'ai découvert en 2014, et l'artiste, en 2014, puait l'authenticité.
Mention spéciale pour le morceau Lucy et à 2fingz, quand même.