Avec Morgan Caris, il n'y a rien à redire. Rien sauf peut-être le choix d'un pseudo à rallonge difficile à mémoriser. En même temps, Caris montre bien que loin de faire les choses dans un but commercial, il avance par passion : Flowers from the man who shot your cousin est une chanson oubliée de Earl T.Wilson. La musique de Caris s'inscrit explicitement dans la tradition des songwriters de Nick Drake au plus récent Will Oldham et Smog ; une folk song introspective mais jamais mortifère. Derrière la guitare, le violoncelle et l'harmonium, les lumières brillent toujours quelque part, même un peu, pour un même genre de chaleur que l'on trouve chez Mojave 3. Caris, marqué par une double culture nord-américaine et française, a trouvé en André-Ivar Herman Düne (qui l'a signé sur sa nouvelle structure, Waterhouserecords), la bonne oreille à ces jolies chansons qu'on jurerait idéale à écouter au coin du feu. L'image est clichée mais tellement juste. Et des titres comme Saddle up vous procure un doux sentiment de sérénité…Hapless est le genre d'album que l'on peut écouter en boucle sans se lasser.