Follow the Leader est juste dans mon top des albums préférés, il est donc évident que si il mérite bel et bien un 9, c'est ce coup de cœur subjectif qui lui apporte la consécration du 10. Cet album est bon, juste excellent. 3ème album du groupe, il s'offre une durée de 70minutes sans pour autant qu'on ne s'ennuie jamais. Il est celui qui validera le mouvement du néo-métal, assumant pleinement le lien entre le monde du métal et celui du hip-hop, un mélange qui ne plaira pas aux puristes, qui en profiteront pour tacler ce mouvement musical en l'accusant d'être commercial. Il est vrai qu'en étant le groupe qui donnera naissance, plus ou moins directement, à Linkin Park, on ne peut guère se prétendre non-commercial. Et d'ailleurs, oui, Follow the Leader est commercial, il est grand public, il est facile d'accès. En est-il pour autant mauvais ? Non. Il devient agaçant de confondre une musique facile d'accès avec une musique facile tout court. Follow the Leader est clairement un tournant, une évolution pour Korn et une montée en puissance.
Les sonorités sont effectivement plus propres que sur les albums précédents, mais ils sont également plus métal. Le son est plus gros, plus lourd, plus violent, tout en perdant l'aspect "brouillon" (qui n'était que superficiel) et qui faisait le propre du début du néo-métal.
L'album est un carton plein de gros hits. La batterie est d'une régularité effrayante marqué cependant par des rythmes hip-hop qui donnent une envie de bouger. La basse de Fieldy soutient la rythmique en jouant la carte de la vitesse. Qu'on se le dise, le tempo de l'album est rapide. Head et Munky vont être clairement ceux qui mettent en avant tout l'album. En effet, ils vont jouer sur le fait de faire un son lourd, puissant, très métal (Munky) et en même temps, mettre en avant des sonorités plus aigus sans pour autant faire de la dissonance (Head). Enfin, Jonathan Davis offre un travail impeccable sur sa voix, la rendant grand public tout en restant très violent par moment. Il gagne à mettre en avant une voix claire sans pour autant nier la violence de son propos. Une voix qui jouera également sur les sonorités plus bestiales (Freak on a Leash, BBK, Seed).
L'album est juste une flopée de hit, si l'histoire en a retenu certains plus que d'autres (Got the Life, Freak on a Leash), il ne faut pas oublier que tout l'album est composé de son bien lourd et fort qui deviennent vite envoutant (qui a dit Dead Bodies Everywhere ?). N'oublions pas Justin, Reclaim my Place qui sont aussi des énormes tueries. Et puis, le début It's on ... Ca aussi c'est grandiose.
Les membres de Korn se permettent même des featuring, notamment avec Fred Durst de Limp Bizkit pour All in the Family et Ice Cube pour Children of Korn (sachant qu'ils avaient déjà repris Wicked du dit Ice Cube sur le second album). Oui, Korn ose le rapprochement avec le hip-hop, ou plutôt, ils osent assumer que de toute façon ils sont liés à cette culture.
Dur de faire un choix pour moi, toutes les pistes me plaisent, aucune n'est mauvaise à mes yeux, aucune ne sert de "remplissage" mais toute on leur utilité et en même temps, chacune est unique. C'est aussi ça la force de cet album, on a pas l'impression que Korn a fait des morceaux secondaires pour remplir les trous ou qu'ils ont cherché à garder un son commun, quitte à défigurer certains titres. Non, il y a une unité qui se lit à la qualité.
Follow the Leader est clairement un grand album, puis, de toute façon, la pochette c'est Todd McFarlane, rien que ça, c'est la meilleure des justifications possibles !
