Passage obligé de cette liste, Genesis et Foxtrot proposent indéniablement une oeuvre ambitieuse.
Comme tout album de rock prog, il y aura bien sûr le morceau de bravoure, Supper's ready, et puis, des chansons, qui parlent de racisme (Time Table), d'avidité (Get'em out by friday), de ritournelles d'un autre temps. Le groupe tente de déstabiliser l'auditeur en changeant régulièrement et l'ambiance d'une chanson. Alors, bien sûr, tant d'audace peut le perdre, l'auditeur, mais au final, on ressort content d'avoir fait connaissance avec des gens exigeants envers eux-mêmes et qui n'en attendent pas moins de ceux qui les écouteront, avec, en même temps, un désir absolutiste de virtuosité moins assomant que Yes.
Gabriel, sa voix, nous emmène assez joyeusement dans cette caverne d'Ali Baba, avec envie, délectation, gourmandise, et ça aide parfois à rentrer dans les titres. Je mettrais également une mention particulière aux partitions de claviers de Tony Banks, que je trouve intéressantes et réussies.
Un album qui mérite le détour, mais comme souvent dans le rock prog, nécessitera encore d'être apprivoisé.