Cet album se veut être un des manifestes d'un nouveau genre le free-jazz (qui n'a jamais vraiment été ma tasse de thé).
D'abord l'orchestration (novatrice ??) est constituée de deux quartettes ; sur l'album, le son est divisé entre oreille gauche et oreille droite. Pratique si on l'écoute avec un casque stéréo. Obligatoire si on ne veut pas imposer un supplice à ceux qui n'aiment pas chez moi.
A gauche donc, Ornette Coleman (saxo alto), Don Cherry (tr); Scott Lafaro (cb) + batterie
A droite, Eric Dolphy (clarinette basse), Freddie Hubbard (tp), contrebasse, batterie
Pas de piano pour soutenir une éventuelle mélodie.
La première impression, pas trop négative, c'est que ça ne fait pas trop cacophonie (quoique parfois ...) mais grosso modo ça va. Chacun est en en improvisation totale. La seule chose qui maintient un peu d'ordre en imposant le tempo ce sont les sections rythmiques et en particulier les deux contrebasses qui avancent droit devant avec la foi du charbonnier.
A un moment, vers la moitié du premier morceau qui fait quand même 37 minutes, on assiste à un ralentissement du tempo, uniquement soutenu par les deux contrebasses avec un léger fond de batterie. Mon mauvais esprit me dit que c'est la pause cigarette pour les cuivres ... De fait, l'intermède musical est devenu très agréable jusqu'au retour des cuivres, requinqués par la pause, devenus tonitruants, qui viennent remettre tout le monde au diapason.
De rares belles phrases au saxo ou à la trompette ou encore à la clarinette basse de Dolphy. Dommage.
Je vais être franc et aller directement au résultat : je n'aime pas.
Je ne me permettrai jamais de dire que c'est mauvais ou nul car je n'en sais rien. La seule chose que je suis capable de mesurer, c'est mon degré de plaisir à l'écoute de cet album et je dois reconnaître qu'il est assez faible...
Dans mon esprit, la notation n'a pas vertu à apporter une sanction technique quelconque à cet album ; elle n'est là que pour mesurer une appréciation globale personnelle.