Du bon Hard FM
Bon album, bien qu'un poil trop mielleux et formaté à mon goût. Le genre de disque qui devait tourner en boucle chez Bryan ADAMS et BON JOVI, parce que ça sonne vraiment typiquement hard rock FM 80s...
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le 4 janv. 2020
Neuvième album des Américains, Frontiers est un excellent exemple du son de Journey au début des années 1980, à savoir un savant mélange d’AOR et de hard rock. Deux ans après le succès d’Escape, le groupe livre un album incontournable de sa discographie dont plusieurs singles se classeront dans les charts du monde entier. Savant mélange de gros riffs entraînants, de nappes de claviers justement dosées et de lignes vocales mélodiques, chaque titre entraîne l’auditeur dans un univers coloré, souvent enjoué, parfois mélancolique, mais jamais négatif. Cette volonté de conduire les fans du côté lumineux de la musique permet à Frontiers de demeurer plus de trente-cinq ans après une pierre angulaire du genre.
S’ouvrant sur l’excellent « Seperate ways (Worlds apart) » qui lui donne un élan contagieux, cet opus frappe par son intelligence créatrice, la variété de ses ambiances et ses qualités d’écriture. Portée par la superbe voix de Steve Perry et par les guitares de Neal Schon, cette chanson est une petite pépite qui s’écoute en boucle. Elle marque aussi les amours de Journey avec le hard rock, comme c’est également le cas de « Chain Reaction », encore plus puissante, sur laquelle Neal Schon nous prouve qu’il est un guitariste sous-coté. Autre incursion dans le hard rock, « Edge of the Blade » est une composition rapide, à l’atmosphère étrange et nuancée, dont les couplets mènent à un refrain original, chanté d’une voix de maître par Steve Perry, puis à de majestueux échanges entre les claviers et les guitares. Du grand art pour un titre mésestimé.
En explorant différentes voies, Journey surprend d’un titre à l’autre. Avec « Back Talk », le groupe flirte avec le rap, le hard rock voire le metal. Basé sur un travail étonnant de Steve Smith qui tient le morceau à bout de baguettes et sur la diction de Steve Perry, « Back Talk » permet aussi à Neal Schon de se fendre de son solo certainement le plus heavy de sa carrière. Faisant le lien entre le hard rock et l’AOR, « Rubicon » clôt cet album sur une superbe réussite, au refrain entêtant et à la construction d’une simplicité étonnante : les claviers soutiennent les riffs par des notes longues, avant de se laisser aller lors du solo. Les sonorités en accords majeurs nous transportent vers un monde joyeux, ce qui permet de refermer ce disque le sourire aux lèvres, surtout que d’autres chansons nous ont aussi emportés par leurs mélodies.
Plus mélancolique, « Send her my love » est une pure merveille d’AOR, intelligente, pleine de douceurs, sur laquelle Steve Perry se révèle à son meilleur niveau. Dans un esprit similaire, « After the fall » est un mid-tempo de grande qualité, entraînant et bourré de groove, qui permet d’admirer le jeu de Ross Valory et de chanter avec le groupe. Tout aussi addictif, « Troubled Child » est une fausse ballade, portée par de subtiles lignes de guitares, qui montent en intensité, jusqu’à un magnifique refrain plein de finesses. Une nouvelle fois, Neal Schon et Jonathan Cain prouvent tout leur talent, comme c’est aussi le cas sur « Frontiers », un titre proche de Yes, avec sa construction complexe, ses riffs jazz rock, ses arrangements de claviers futuristes et son rythme saccadé. Seule vraie ballade de l’album, « Faithfully » est une petite merveille au piano, qui s’épaissit à ses deux-tiers par l’ajout des autres instruments. Sa construction intelligente et le chant passionné de Steve Perry en font un vrai slow comme on les aimait à l’époque.
Frontiers est un chef-d’œuvre de hard FM qui ne possède aucun titre faible. Après sa sortie, le groupe s’envole pour une large tournée qui fera l’objet d’un documentaire Frontiers & Beyond. Lors de sa réédition en CD en 2006, il sera agrémenté de quatre morceaux supplémentaires : « Only The Young » (BO du film Vison Quest de 1985), « Ask the Lonely » (BO du film Seconde Chance de 1983), « Only Solutions » (BO du film Tron de 1982) et « Liberty » qui sont tout aussi indispensables. Si vous ne possédez pas cet album, il faut se ruer dessus.
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Créée
le 14 août 2020
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