Premier album d'Arcade Fire, Funeral est un chef d’œuvre, un album fort, qui ne sera jamais égalée par le groupe par le suite. Après un EP prometteur, Arcade Fire se lance dans le grand bain et livre ce qui sera très certainement l'un des plus grands chef d’œuvres du XXIe siècle.
Au début de l'année 2004, en pleine ascension et en plein enregistrement de Funeral, Win Butler et Régine Chassagne (mari et femme (et accessoirement les deux membres fondateurs du groupe)), ainsi que Robert Parry doivent faire face à plusieurs décès familiaux. Ces évènement vont profondément marquer le groupe et changeront considérablement la tournure de l'album qu'ils prévoyaient et qui deviendra le chef d’œuvre que l'on connait.
Une année sans Lumière est le parfait exemple de ce tournant qu'a vécu le groupe dans la nature de leur musique. Une musique mélancolique, un texte en français et en anglais, c'est une berceuse emplie de douleur et d'une poésie salvatrice.
the street lights all burnt out [...] my eyes are shooting sparks
Petit à petit le style Arcade Fire se révèle. C'est la définition de l'espoir, de la vie, du désir, de la joie et de l'amour, Funeral est rempli de textes habités d'une émotion irréelle, d'une violence et d'un désespoir effrayant, notamment avec la longue pièce découpée en plusieurs parties qui ouvre l'album, tout simplement nommée Neighborhood.
I went out into the night,
I went out to find some light.
Kids are swingin' from the power lines,
nobody's home, so nobody minds.
[...]
Ice has covered up my parents hands /
don't have any dreams, don't have any plans
Chaque riff de guitare, chaque coup de batterie semblent être des éclairs s'abattant sur nous. Après la poésie se livre l'espoir, la joie d'être ensemble. Wake Up est un hymne repris par une centaine d'enfants, et la voix de Win Butler transmet un tel flot d'émotions que mes glandes lacrymales s'en donnent à cœur joie. On comprend que Funeral n'est pas une histoire qu'on écrit tout seul, mais un voyage qu'on parcourt à plusieurs.
https://youtu.be/5OmMPaLmxKg?t=43s
Juste une dizaine de musiciens et de choristes semblant se décupler en un million de personnes, criant leur douleur et leur espoir au monde.
Parcouru par d'innombrables frissons, la suite de l'album s'écoutera dans la mélancolie.
Cet album ne s'analyse pas chanson par chanson. Il forme un tout, et des éclairs de génie pur se révèlent à de multiples reprises. Ainsi, la fermeture de l'album porte la marque de la douleur du groupe, Haiti et surtout In The Backseat sont des hurlements de douleurs, des hommages gravés pour l'éternité dans la pierre.
Funeral est un cri, un coup porté contre la plus puissante des forces : la vie. Je sais que ce n'est peut-être pas la musique qui te fait le plus bander. Moi non plus. Mais la force que dégage l'album me transporte, me fait hurler aux côtés de Chassagne et Butler, aux côtés des millions de personnes reprenant en cœur Wake Up.
C'est définitif. Funeral n'est pas une histoire qu'on écrit seul. C'est un voyage que l'on vit à plusieurs.