Joey Burns le dit lui même : "le fait d'avoir tourné avec Wilco et Iron and Wine a certainement eu une incidence...". Le 5e album de Calexico est donc différent des précédents et loin de Hot rail qui avait fixé l'image mariachi du groupe de Tucson auprès du grand public. Après, il y avait eu Feast of wire, un album difficile sous influence jazz et électronica. Aujourd'hui, Calexico se repositionne dans un virage plus pop, carrément grand public qui font de Cruel et de Bisbee ou le pêchu Letter to Bowie Knife, des candidats idéals pour truster les charts US. Bien troussés mais un peu trop FM pour être honnêtes. Le groupe fait du pied au plus grand nombre mais arrive épisodiquement à tirer son épingle du jeu. On retient sa respiration sur la berceuse Smash et Luck dime retrouve le feeling de Josh Rouse. Le groupe reste fidèle à ses envies d'exotisme avec le réussi Roka (danza la muerte) (presque plus cubain que mexicain) et chante même en français (l'expressionniste Nom de plume, proche de nos Oscar Matzerath, est un folk décharné jouant les épouvantails à corbeaux...). Burns et Convertino sont vraiment des musiciens à part, un sentiment qui nous fait encore plus regretté la prise de risque un peu minimum d'une partie de l'album. Alors Garden ruin, album mineur dans la discographie de Calexico ? Sans doute même s'il s'agit quand même de Calexico ! Et puis, il y a une vraie apothéose finale : All Systems red, qui commence comme une pépère folk song au charme boisé pour prendre une progressive intensité rock. Etonnant en fin de compte.