Il y a bien sûr quelque chose d’un peu décourageant à constater que Neil Young, 75 ans cette année, puisse produire un disque plus vigoureux que ce Gigaton commis par ses disciples, Pearl Jam, dont la dernière très bonne galette remonte déjà à plus de vingt ans (Yield, en 1998).
Mais catégoriser Gigaton dans le rock à papi serait sans doute aussi un peu injuste. Car si l’esprit véritablement grunge de Vs ou Vitalogy (et dans une moindre mesure de No Code) fait désormais office de vestige dans une discographie bien fournie, le quintet sait de toute évidence encore délivrer, ça et là, quelques hymnes dont la rudesse spontanée nous rappelle leurs hauts faits d’armes.
On pourra toujours condamner le jeu encombrant de Matt Cameron, certains riffs éculés de McCready et Gossard, mais on n’a à peu près rien à reprocher à Eddie Vedder qui, sans surprise, survole les meilleures chansons et rend supportables les plus dispensables. Match nul.