Et hop, encore un changement de style...
Après un Theatre Of Pain aux accents glamisants/FM, le groupe le plus dangereux du monde revient deux ans plus tard avec Girls Girls Girls. Un opus qui transpire le Rock N' Roll, le Blues et... la drogue. Et oui, ce n'est plus une légende. Durant cette époque, Mötley Crüe était un groupe ravagé par l’héroïne (Nikki Sixx), la cocaïne (tous), l'alcool (tous, même l'ange blond et si et si !) et les médicaments en tout genre (Mick Mars en particulier). Bref, toutes les drogues possibles si on regarde bien. Heureusement, cet état perpétuel d'ébriété ne touchera pas la qualité de la musique.
Girls Girls Girls est ultra-festif. C'est le genre d'album spécial pour passer une soirée tranquille avec des potes, des gonzesses (rien de mieux que le titre éponyme pour se dandiner sur des jolis fessiers), des bières, le tout dans son perfecto et ses Dr. Martens ! Une bande-son idéale si on veut.
Girls Girls Girls n'est pas prise de bec pour un sou. Bien que les musiciens soient excellents, ce ne sont pas non plus des dieux dans leur domaine respectif. Tommy Lee par exemple. Sur cet album, on lui a souvent reproché son jeu simpliste mais attendez, ce n'est pas ça qui fait son charme ? On est encore loin du jeu assez technique et développé de Dr. Feelgood. Il bat le rythme avec précision et bonheur comme sur l'hymne Wild Side, le ténébreux Dancing On Glass au riff irrésistible ou encore la reprise sévèrement burné du Jailhouse Rock d'Elvis Presley.
Mick Mars nous pond des sacrés riffs, enrobés à la sauce Rock N' Roll/Blues citée plus haut : Bad Boys Boogie au feeling "country bluesy glam", le très 50's All In The Name Of... ou encore le sexy Sumthin' For Nuthin' (chants féminins sur le refrain). Nikki Sixx est aussi en grande forme, jouant des lignes de basse certes faciles mais redoutablement efficaces (Five Years Dead)
Concernant l'ange blond répondant au nom de Vince Neil, il chante bien mieux que sur Theatre Of Pain, ajoutant un feeling imparable et quelques gimmicks qui seront ensuite développés sur Dr. Feelgood. Sa prestation sur la déchirante You're All I Need chère à Melk impose le respect.
Girls Girls Girls est un album à part dans la carrière du groupe (comme le sera le mal-aimé album éponyme de 94). Bien que la patte Mötley Crüe soit encore facilement reconnaissable (surtout sur les refrains, très fédérateurs comme ceux de Wild Side, Girls Girls Girls ou Five Years Dead), il a sans doute dérouté son audimat à l'époque. Reste un excellent album, qui malgré quelques petites fautes (un Wild Side trop facile, l'inutile Nona hommage à la grand-mère de Sixx) garde toujours sont charme en encore aujourd'hui.
(critique publiée précédemment sur Nightfall sous le pseudonyme KingKilling)