Je ne ferai pas le procès en snobisme de Sonic Youth. Ce procès d'intention souvent intenté au groupe les accuserait grosso-modo de faire de la musique prétentieuse pour gens prétentieux. Et qu'il serait très hype de porter le t-shirt de cet album dans le 11ème arrondissement de Paris ou à Brooklyn. Soit.
Ce qu'on peut par contre affirmer avec certitude, c'est que cet album, qui arrive après le très bon Daydream Nation, manque cruellement de mélodies. Et se révèle donc très laborieux à l'écoute. Ce qu'il faut comme motivation pour arriver au bout de ces 11 morceaux! Quelle purge!
Si Kool Thing parvient à convaincre avec son riff abrasif, et que Tunic (Song for Karen) et Cinderella's Big Score esquissent des semblants de mélodies, qu'est-ce qu'on est loin des formidables Pixies, Dinosaur Jr (dont le groupe est hyper fan) ou Jesus & Mary Chain!
Pourtant ces formations avaient prouvé qu'on pouvait allier grosses distorsions, expérimentations soniques et mélodies. Sonic Youth eux-mêmes avaient réussi, sur leur opus précédent, à rassembler ces éléments avec brio sur des chefs-d'œuvre comme Teen Age Riot.
Mais qu'est-ce qu'on en est loin ici...
N'étant pas fan de métal ou de punk hardcore, je n'étais certainement pas le mieux placé dans tous les cas pour apprécier cet album (et la grande majorité de la discographie de Sonic Youth pour être tout à fait honnête).
Mais j'ai quand même du mal à concevoir que certains prennent réellement plaisir a écouter et réécouter cet album quand personne ne les regarde.
Bref, l'inverse d'un plaisir coupable.