Foxygen. La dimension funk, un peu groovy, présente dès les premiers instants du morceau qui ouvre cet album n'est pas pour me déplaire, elle a même le mérite de me convaincre, ...mais ça ne dure qu'un temps. J'entends beaucoup parler de Foxygen, et il était (vraiment) grand temps que j'écoute un peu ce que ces gars avaient à dire, pour peu qu'ils aient quelque chose à dire. Je dois bien vous avouer que j'avais tout de même lu quelques critiques par-ci par-là, pas forcément élogieuses d'ailleurs, qui ont, peut-être, quelque peu, planté les racines de mon opinion sur cet album (?) - je m'efforce de faire abstraction de ces avis négatifs, mais ce n'est pas facile, car en fait, ils remontent d'eux-mêmes à la surface de ma mémoire, comme pour dire « on t'avait prévenu, c'est pas génial ».
Et on m'avait prévenu de quoi ? Qu'il y a un peu de tout dans Foxygen, que ça sent un peu l'arnaque par moments, qu'il y a clairement quelque chose de foutraque, une sorte de chaos organisé, structuré, un truc résolument ancré dans l'air du temps, mais qui renvoie aux plus belles heures du funk et de la disco des années 1980 (« Follow the leader »). Pour l'instant, je pense à Supertramp, c'est super. « Avalon » va en ce sens, la pochette de « Breakfast in america » m'apparaît tout à coup. Dans la mélodie ce cet « Avalon », il y a un peu de Queen. Du cabaret aussi, un piano optimiste, gai, gay, et dans les chœurs, encore un peu de cet air de diva à la Queen. Ok, c'est pas mal, pour l'instant, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça va, car, si ça me donne envie de réécouter Queen, il y a quelque chose qui est bon dans ce cochon.
« Mrs Adams », mouais. Au moins, le solo de guitare qui arrive au milieu du morceau n'est pas pour me déplaire, et arrive à point nommé : jusqu'ici, j'aurai eu l'impression d'entendre un album, bien que de bonne facture, d'ans l'ensemble assez lisse. Le délire de la fin du morceau me renvoie au magnifique album des Lemon Twigs, le génie en moins. Vient ensuite « America », qui au milieu du morceau, part aussi dans un gros délire : mélange de musiques de films, ...on est un peu partout en fait : dans Charlie & la chocolaterie, dans un film sur Broadway, et/ou un film des années 30. C'est à la fois foutraque et structuré. C'est pas mal finalement. Ou complètement niais? Et là, à ce moment du disque, j'ai complètement fait abstraction des critiques lues auparavant. J'aime assez. Je n'en suis pas fan, je n'achèterai pas l'album (gros débat ça...), non je n'irai pas jusque là. Par contre, je pourrai très bien le réécouter, oui. Je pourrai le réécouter, mais je ne suis pas particulièrement pressé de le faire. Dans « On Lankershim », comme dans les deux précédents morceaux, il y a une fantaisie, un second degré, une joie et une légèreté qui sont condensées dans cette musique mélodique, assez inventive, qui mérite d'être entendue (au moins une fois). « Upon a hill », avec son côté cabaret et comédie musicale achèvent de me convaincre. Et dans la voix, il y a beaucoup, beaucoup de Peter Hammil.
Au final? Un album d'assez bonne facture. Une sorte de délire foutraque organisé à la sauce Supertramp. Projet type « Sergeant Pepper's Lonely Hearts Club Band » (la fin de « Trauma »...) dont les chansons seraient chantées par Peter Hammil. Mais sommes-nous toujours dans le monde du rock (« Trauma » encore...) ? Le terme est décidément si générique, qu'il en est déconcertant. Mais le rock, le vrai, ça reste les guitares. Quand on dit que c'est « rock », il y a quelque chose de rugueux, de rocailleux dans la consonance, quelque chose de la pierre qui roule. Ici, avec Foxygen, c'est un beau petit galet de plage, lisse, posé sur le sable chaud. Agréable au toucher, et puis comme tout les cailloux, on le jette, on le lance le plus loin possible. Et puis on oublie. C'est un peu tout ça Foxygen.
5,5/10.