Stand by Mud
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Perdue dans mes élucubrations psychédéliques, j’en ai un peu négligé une autre partie planante de ma vie musicale: le Trip-Hop. Je lâche donc cette fois les champis pour me remettre à la fumette trippante.
Je retrouve mon petit univers grâce à The Grus, duo musical russe qui vient de sortir un nouvel album. Un an après Nest (aperçu: The Great Nest), premier album très réussi au son original (utilisation de synthés analogiques, de vieilles guitares de l'ère soviétique et autres instruments et micros faits main), le couple revient avec Harvest. La musique de The Grus est toujours empreinte de poésie, dans un style downtempo aux couleurs expérimentales. Cette fois l’ambiance est encore plus intimiste et spirituelle. Pour preuve, la première chanson de l’opus : "I Want Jesus To Walk With Me" est une adaptation du chant traditionnel de gospel (clip entièrement constitué de dessins à la main). Les tonalités trip-hop s’accordent parfaitement avec cet hymne et l’harmonie naît pour une ode presque mystique. Mais c’est avec la voix envoûtante de Shura qui enveloppe "Accross The Stars" qu’on se laisse perdre complètement. Un mélange de douceur nostalgique et d’espoir lumineux se crée, et l’interlude au piano de "Golden Ground" achève de nous charmer. Puis les beats surviennent et s’enchaînent pour "Torture me Slowly" avant un autre battement de voix sur "Stones". "When the Sun is Going Down", aux reflets alternatifs, reprend le dialogue avec la nature chérie par le couple russe. Alors on suit les notes chuchotées au piano pour une promenade au long de "A Tree". Après cette balade émouvante, s’ensuit la vague planante de "Sunbeams". Rayons de trip down qui transpercent nos rêveries poétiques, adaptant un texte de Fanny Crosby (Do all the good you can) et se terminant sur des mots russophones. On ne s’ennuie pas avec The Grus car c’est là que "Every Passing Day" découvre sa petite saveur pop new wave avant que la mélancolie de "Empty House" ne submerge les cœurs délaissés.
La sphère en impesanteur de The Grus invite au voyage intérieur et contemplatif avec une palette d’émotions bariolée, sur des airs musicaux très variés. On trouve décidément dans ce pays de glace poutinien de bien jolies choses. Je laisse la conclusion aux artistes eux-mêmes car cela n’aurait pas été plus vrai:
« We don’t consider ourselves creators.
We are just transmitters translating signals coming from the universe
that we invented through our songs.
We are just an instrument. »
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Créée
le 17 nov. 2016
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