Cet album est un compagnon musical depuis de longues années. Pas facile de rationnaliser tout ça. Et en même temps, pourquoi tout rationnaliser ?
De quel style parlons-nous ?
Difficile de classer Harvest dans la country. La country est un peu cataloguée "conservatrice". Soit l'inverse de Young. Mais c'est sans doute en grande partie un préjugé. Et en grande partie vrai malgré tout. Harvest fait appel à des orchestrations souvent plus proches de la country que du folk. Et malgré tout, les mélodies, le rythme, la façon de chanter sont-ils country. Je dirais non, bien que, rappelons l'histoire, Neil Young voulait faire un album country. Et finalement, d'une base country, on part rapidement vers le folk, voire vers le rock.
Une date dans l'histoire du rock-folk
C'est compliqué. Neil Young lui-même a regretté ce succès. Et pourtant, la simplicité et l'efficacité de ses mélodies, quelques chansons poignantes et engagées (Alabama, sur le racisme dans le sud des states, qui fera polémique, the Needle and the damage done, sur la drogue), des guests de fou (les incontournables Crosby, Stills, Nash, mais aussi Linda Rondstadt, James Taylor, Jack Nitzsche (pas le philosophe), et une orchestration (du même Nitzsche) font de cet album le plus connu du bonhomme. Et pas le moins réussi, loin s'en faut.
Pourquoi cet album me touche ?
Un critique qui se prétendrait objectif mentirait. Il part avec son propre bagage de vécu. C'est un album sorti l'année de ma naissance, mais que je n'ai découvert qu'avec l'avènement du CD (en-dehors des 2 tubes, Heart of Gold et Alabama), et mes premières payes. Chaque chanson, à la fois, propose une histoire à part, et rentre dans l'univers de l'album, complètement cohérent. Les mélodies, de fait, simples, sans être tubesques (de toute façon, l'orchestration reste non FMisée), rentrent dans l'intimité des gens. Comme si Neil Young sussurait tout cela à votre oreille, ou juste dans votre salon.
Un classique, et c'est bien pour ça que je l'ai dans ma vinylothèque.
Une autre critique, moins amène, bien que d'un grand admirateur du post cow-boy.