Une pépite en or dans la longue histoire du Rock
Je me retiens depuis des semaines et des semaines pour écrire cette critique car il s'agit ni plus ni moins de mon album préféré. Au dessus des Dark Side of the Moon et autres Sgt Peppers. C'est dire pour moi, grand fan des Pink Floyd.
4ème album de Neil Young, Harvest est le sommet commercial du chanteur canadien. Pour les puristes de Young il se situe en dessous de After the Gold Rush (1970) ou encore de Harvest Moon (1992) à cause de son côté plus commercial. Cependant il reste selon les critiques (surtout US) l'un des albums majeurs de l'histoire du rock. Rien que ça. Déjà très acclamé avec After the Gold Rush 2 ans plus tôt Neil Young réussi la ou beaucoup d'artistes ont échoué : sortir un album qui restera dans l'histoire.
Certifié 4 fois disques de platine aux USA, 2 fois en Angleterre et disque de diamant en France (le seul de sa longue discographie), Harvest est une réussite commerciale à tout point de vue. Une vrai performance pour un artiste qui ne vise absolument le grand public avec sa musique plutôt réservée et timide. Très peu de ses morceaux sont réellement taillés pour les radios, élément essentiel pour réussir dans ce business. Saluons donc la très belle performance du bonhomme.
J'en viens maintenant au contenu. Il est vrai que Harvest est vraiment plus accessible que son prédécesseur grâce notamment, mais pas seulement, à des mélodies plus simples. On peut aisément qualifier l'ensemble des morceaux de "country-rock". L'album commence par l'une des plus belles chansons de Young, "Out on the Weekend", avec son rythme si particulier et son harmonica d'une beauté sans nom (bon, j'en fais beaucoup mais c'est vraiment ce que je pense). Une chanson qui démontre d'entrée la qualité premier de Neil Young, le chant. S'en suit la chanson-titre, une sorte de ballade country des années 70. Encore une fois la maitrise de Young est total. A ce niveau de l'écoute on se dit le canadien a tout mis dans ces deux morceaux et le reste sera d'une qualité moindre. Pas du tout ! Le meilleur reste à venir.
L'émouvante "A Man Needs A Maid" est un hommage à sa 2ème femme (Carrie Snodgress, une actrice américaine mariée à Young entre 71 et 75) avec qui il vient d'avoir son 1er enfant.
Puis, arrive le moment de l'album. LE moment. "Heart of Gold" emporte tout sur son passage. Le meilleur morceau de Young et de loin pour moi (je sais beaucoup de personne la trouve trop commerciale… au contraire sa simplicité est magique). L'un des meilleurs morceaux des années 70 qui connu un énorme succès des deux côtés de Atlantique (et rare titre a avoir marché en Europe). La complicité de l'harmonica, de la guitare et de la voix de Young en font une chanson magnifique. A écouter à l'excès.
Le morceau suivant baisse en qualité certes mais reste très appréciable. Bien plus il permet à l'album de garder une homogénéité entre les morceaux. Alternant le calme et le rythmé. "Are You Ready for the Country" apporte un peu de vitesse avant la douceur de "Old Man". Morceau sensationnel en version live.
"There's a World" est le seul morceau qu'il m'arrive de zapper. Ni la mélodie ni la voix de Young m'accroche. Je passe donc souvent direct vers "Alabama" et je retrouve le Neil Young que j'aime avec sa guitare puissante mais mélodique. La "montée vocale" menant vers le 1er refrain est sublime. On s'approche de la fin quand le "Needle and the Damage Don" nous surprend littéralement. Encore une fois le canadien reprend la recette qui marche, de la douceur, de l'émotion et sa guitare acoustique. C'est magnifique de pureté. Beaucoup de groupe de Rock d'aujourd'hui devraient sans inspirer et enlever tout leurs artifices qui ne servent qu'à masquer leurs réels talents. Ici Young se met à nu.
L'album finit sur "Words". Très bon morceau plus rythmé et surtout plus électrique que la majorité de l'album nous dévoilant ainsi ce que sera ces futurs albums (je pense notamment à Tonight's the Night ou encore Zuma et son magnifique morceau "Cortez the Killer").
Résumer cet album en quelques mots m'est vraiment impossible tant sa qualité générale est incroyable. Face à des Rolling Stones en plein gloire, un Led Zeppelin qui enchaine les classiques, Neil Young met la lumière sur lui en cette année 72 et conquit les deux continents. De tout les magnifiques albums qui suivront seul Harvest Moon sera à la hauteur de celui-ci. 20 ans après. Moins sexy que les deux groupes cités précédemment ou encore des Beatles, Neil Young reste un artiste trop peu connu de la "jeunesse".