Un bon album pour un réveil en douceur
Harvest est le grand classique du Loner. En tant que grand fan de l'artiste, j'ai envie de me dire que cet album est trop mis en avant par rapport aux autres, j'ai envie de me dire qu'il est moins bon que d'autres. Mais voilà, dès les premières notes de "Out On The Weekend" je tourne ma veste. Le grand Neil nous fait goûter à sa rythmique tendre qui vibre au son de l'harmonica.
On est en 1972 et après quelques mois de pause depuis After The Gold Rush et Deja Vu, c'est le quatrième album solo de Neil Young qui arrive chez les disquaires. On peut dire, sans se tromper, que le jeune Neil est destiné à faire au moins un gros succès quand on voit la qualité de ses albums précédents. Ça ne manque pas, il nous balance un album relax, loin de la fougue du cheval fou, loin du Southern Man endiablé. Lui qui commence à être reconnu obtient enfin le succès qui lui est dû.
L'album dans son entièreté sonne juste et la seule chose que l'on pourrait trouver bizarre est le morceau "There's A World" auquel je n'accroche définitivement pas. Mais pour autant, la face A de l'album est n'est pas spécialement meilleure que la face B. "Harvest", le morceau éponyme est magnifique de sensibilité et de justesse. Il faut dire que du beau monde participe à l'album. Certains resteront ses fidèles amis jusqu'à leur mort comme le regretté Ben Keith qui apporte une guitare steel à pas mal de morceaux. Cette nouvelle patte musicale est ce qui change radicalement de son album précédent. Ça et le fait que les morceaux ont une unité.
Le titre "Heart of Gold" fait son succès, c'est un morceau assez épuré avec une rythmique parfaite. Mais je lui préfère un titre comme "A Man Needs a Maid" (titre qui fait complètement misogyne) qui à pour lui de nous faire ressentir quelque chose de plus fort que la tendresse.
Mais comment passer outre son titre phare qu'est "Old Man", une belle histoire à raconter posé auprès du feu, au bord d'un lac ou même dans une grange. Ce morceau est puissant, ce morceau est simple.
Arrivent ensuite d'affilé "Alabama", réponse apaisée à Lynyrd Skynyrd et leur titre "Sweet home Alabama". Mais aussi et pas des moindres "The Needle And The Damage Done" qui est un morceau d'une infinie beauté traitant d'un sujet dur, la piquouz.
Enfin, l'album fini en beauté sur "Words" un hymne au plaisir de vivre. Que dire si ce n'est qu'on en ressort avec un esprit positif. C'est le but recherché. Aucune prise de tête, Neil fait ses morceaux décontracté et ça marche.
Au final, cet album fait parti des grands, il aura à jamais le mérite d'avoir mondialement popularisé Neil Young. Et restera dans le cœur de beaucoup comme un album représentatif de la folk des 70's.
Morceau à retenir: Out On The Weekend