Owen Pallett est un petit prodige ayant composé une musique pour un jeux vidéo à 12 ans (d'où son choix de pseudo), 3 musiques de films à 15 ans pour finalement choisir la guitare et le violon comme moyen de sa formidable expression artistique. Rapidement, le voilà qui tourne avec Arcade Fire. Ca c'était à l'époque du premier album…Au moment du deuxième (littéralement " il chie des nuages", les poètes apprécieront), on peut d'ores et déjà parler de grande œuvre, comme on aurait pu le faire avec Neil Hannon de Divine Comedy et Daniel Bejar de Destroyer. Du premier Final, Fantasy a l'écriture flamboyante et le panache, une musique bâtie autour d'un quatuor à cordes comme chez Hannon, influencée par Michael Nyman et Wim Mertens (et avant ça la musique Elysabethéenne). Du second, Final Fantasy a la dramaturgie dans l'interprétation qui lui rapproche de l'expressivité d'un acteur de théâtre. Le tout en réussissant une musique orchestrale bucolique et précieuse mais sans être pompeuse et pompière. Le monde décrit dans He poos clouds à la rigueur d'un jardin à la française avec un dessin délimité, pensé, équilibré qui devient impressionnant quand on prend de la hauteur. Mais il a aussi la folie et le savant laisser-aller d'un jardin à l'anglaise, imprévisible, ludique et sauvage. Final Fantasy tient du miracle et arrive à suivre un des préceptes énoncés par son auteur. Personne qui n'écoutera cet album n'aura désormais des envies de suicide. On aimerait le croire, mais déjà faire un album pareil, peut rendre heureux pour longtemps.