J'ai découvert black midi au printemps 2022, avec leur deuxième album, Cavalcade qui fut un coup de coeur dès la première écoute. J'étais déja fan de leurs amis de chez BC, NR depuis la sortie de leur album Ants From Up There. Ayant été mise au courant de la proche relation entre les deux groupes, je m'attendais à entendre des sonorités similaires mais loin de là ! La voix de Greep m'a impressionnée, de même que les rythmiques et les percussions frénétiques de Morgan (sans oublier les chansons de Cameron qui font partie de mes préférées de tout les temps).
J'ai donc suivi de près la sortie de chque single de Hellfire. Welcome to Hell était renversant. Ces couplets qui se suivent, presque sans pause. La colère qui se fait ressentir dans les couplets de Greep au fur et à mesure de la chanson. Cette fin violente mais addictive. On retrouve la signature de black midi, ces trois ou quatre accords de guitare qui se répètent en boucle. Eat Men Eat, deuxième single est la première chanson de Hellfire ayant Cameron au chant et est un projet intéressant, un véritable ascensceur émotionnel : Le début violent avec cette espèce de cri, qui ne faisait pas beaucoup de sens dans le contexte du single lors de sa sortie, avant d'avoir des performances vocales plus calmes, puis comme de la douleur dans la voix avant cette fin contenant des mots pas très très gentils mais qui nous rappelle la puissance de chansons comme Near DT, MI sur Schlagenheim. Sugar/Tzu est le troisième et dernier single et celui qui m'a laissée le plus perplexe au début. Je n'ai pas apprécié à la première écoute mais les petits détails qui se révélaient à chaque réecoute m'ont réellement fait apprécier cette chanson beaucoup plus que je ne le devrais.
Hellfire : Une introduction très solide, on a Greep qui roucoule dans la langue de Shakespeare. C’est étonnamment fluide. Une minute 30 de paroles en continu, récitées comme un poème. Un avant-bouche prometteur pour ce qui va suivre.
Pour revenir à la fluidité, la première moitié de cet album se déroule comme le ferait une chanson de Godspeed You! Black Emperor (sans vraiment l’être) à alterner entre plusieurs parties d’une même “chanson”, à l’aide de transitions parfaitement orchestrées. Le fait de les découvrir en direct, lors de chaque sortie de single a peut-être gâché cela mais l’enchaînement de Hellfire vers Sugar/Tzu vers Eat Men Eat vers Welcome To Hell vers Still est impressionnant que l’on voit la volonté de raconter différentes histoires autour d’un même thème, que ce soit les matchs truqués, les soldats tombés en disgrâce, les déserteurs…
Sugar/Tzu : /
Eat Men Eat : /
Welcome To Hell : /
Still : Une chanson en deux parties comme on en retrouve tant sur hellfire, bien différente des autres, elle offre des similitudes avec Eat Men Eat. Un peu facile de dire ça quand ce sont les deux seules chansons de Cameron de l’album mais les sonorités sont bien différentes d’un Near DT, MI ou d’un Slow par exemple. Cependant, seule la première moitié est similaire. La deuxième, bien plus posée offre un repos après et avant le chaos de cet album.
Half Time : un screamer. tout bonnement. Ces transitions brusques, presque hilarantes sont devenues une signature du groupe, on pense notamment au passage entre Hogwash & Balderdash et Ascending Forth. A part ça, c’est juste un interlude non musical, rien de spécial à dire à part que ça amène parfaitement la chanson suivante.
The Race Is About To Begin : Encore une fois on retrouve deux moitiés bien différentes; la première bien que chaotique semble différente à chaque écoute, de par la diversité et la quantité d'événements à la seconde alors que la deuxième paraît calme, trop calme. C’en est un petit peu ennuyeux. Le seul défaut que je peux trouver à l’album, seul défaut qui reste tout de même mineur.
Dangerous Liaisons : Un des meilleurs storytellings venant de black midi. Une histoire entraînante, la musique étant ici seulement un support aux paroles, les émotions du personnage principal, cet homme un peu naïf qui se fait avoir par Satan après avoir tué un inconnu pour se faire de l’argent facile sont amplifiées par les instruments.
The Defence : Une chanson jazzy dans un album d’art rock qui sonne extrêmement bien, tout est parfait sur The Defence, que ce soit l’instrumentation ou le lyricisme très questionnable moralement mais très vrai d’un point de vue logique. Ce proxénète, individu peu recommandable est accusé de tous les côtés mais en réalité qui est le plus à blâmer dans cette situation ? Le vendeur ou les acheteurs ? “I’ll stop selling when you stop buying”
27 Questions : Encore une fois on retrouve deux chansons en une, du point de vue de deux personnages. C’est une chanson loufoque et quelque peu chaotique qui mène à des questions plus ou moins existentielles d’un homme aux portes de la mort. Les performances vocales de Greep donnent lieu à des hauts et des bas majestueux dans la 2nde moitié de la chanson.
Un album époustouflant qui a réussi à propulser le jeune groupe britannique en tant que mon groupe préféré, après deux sorties déjà remarquables on obtient avec Hellfire le point culminant de la carrière du groupe actuellement. Je ne peux qu’être impatiente quant à la sortie de leur prochain album qui je l’espère sera de qualité égale aux trois premiers projets.