Les Ecossais reviennent en pleine forme derrière une pochette mi-Manga mi-Gorillaz. Empiriquement, on sait pourtant que l'épreuve du 3e album est souvent dure à surmonter, d'autant plus ici car le groupe a pris le risque de se produire lui-même. Expérimentateurs invétérés, ils ont enregistré live une tonne de parties musicales, demandé à un quatuor à cordes de venir faire des sessions, pour assembler ensuite le tout et laisser assurer le mixage par le désormais vétéran Nigel Godrich. Le résultat part bien sûr un peu dans tous les sens, The Beta band proposant des associations quelque peu inédites : sur Lion Thief, Simon and Garfunkel rencontre Isaac Hayes ; Easy devient la transcription folk et dégraissée de Fun Lovin Criminals. Mais, Heroes to zeros, comme son prédécesseur Hot shots 2, est animé par le plus beau des esprits pop, qui en fait non seulement sa richesse mais aussi son unité. The Beta band pourrait arriver à réconcilier les fans des Beatles et des Beach boys, voire à l'instar de Mellow, ceux de Pink Floyd. Nerveux (Out side) ou planant (Space beatle), le groupe a toujours le ticket gagnant. On pourra honorer séparément chaque titre comme le dense assessment qui joue sur la persistance auditive ou Liquid bird qui joue au contraire sur la discontinuité (les deux pour un résultat abrasif). Mais c'est avec Simple, que Beta Band se place en meilleur disciple des Beatles de Sergent 's pepper. Chapeau bas !