Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.
Numéro 18 : Hours.
Nous sommes en 1999 et là où certains s'interrogent alors sur le futur avec la venue du nouveau millénaire, David Bowie fait lui parti de ceux qui regardent dans le rétroviseur. Le tout à travers un album, "Hours", plutôt mélancolique avec un arrière goût de bilan. L'album sort sur son site internet deux semaines avant la sortie physique, chose qui était peu commune à l'époque.
Au-delà de mettre un point final sur son vingtième siècle, Bowie met fin à une décennie particulière dans sa carrière. Après un virage pop qui n'aura pas été apprécié par une majorité de son public durant les années 80 et cela malgré les différents succès commerciaux, les années 90 auront été en totale cassure avec ces années là. En effet, Bowie aura fait de l'expérimentation un moteur de sa musique. Que soit à travers le soul et jazzy Black Tie White Noise ou l'ambiant The Buddha Of Suburbia mais surtout les très électroniques et industriels Outside et Earthling. Avec Hours, il rompt avec tout ça. L'album est bien plus classique musicalement, que ce soit dans les moments rocks ou bien les nombreuses chansons acoustiques. Un Bowie introspectif dont les paroles siéent assez à la forme. Si l'album n'est pas marquant et recevra des avis mitigés, on y trouve tout de même de belles choses.
"Thurdsay's Child" ouvre le bal, une ballade qui est peut-être la chanson la plus calme à avoir débuté un album de Bowie. Un titre agréable et qui sera suivi par un autre qui, pour moi, l'est encore plus. "Something In The Air". Malgré quelques rifs de guitares, le titre reste poseur et ce n'est pas le suivant qui va dynamiser le projet. "Survive" est un bon titre mais fait presque doublon en comparaison en comparaison à celui ayant lancé l'album, les deux titres étant peut-être trop proches pour que je puisse apprécier le second pleinement. Le meilleur moment arrive à la conclusion de la première moitié du projet avec les deux morceaux "If I'm Dreaming My Life", long titre avec un changement de rythme au trois quarts du morceau des plus efficace, et "Seven", une bien jolie ballade acoustique. Si le plus rock "What's Really Happening ?" est plutôt réussi, "The Pretty Things Are Going To Hell" qui est dans la continuité est lui plus laborieux, bien qu'appréciable. La même chose peut-être dite la suite et le plus original "New Angels Of Promise", dont le motif plus atmosphérique servira d'interlude pour le réussi "Brillant Adventure". L'album se termine avec le non déplaisant mais assez anecdotique "The Dreamers".
Hours est parmi ce que l'on peut considérer comme des parenthèses dans la discographie de Bowie. Ici, la parenthèse s'écoute toute seule et propose de bons moments, avec une première moitié d'album plus que convaincante. Cela dit, l'album s'essouffle vite et bascule quelque peu dans l'anecdotique. Cela étant dit, Hours est un projet sans prétention et pour un artiste creatif comme David Bowie qui nous habitue à des projets denses, un album comme celui-ci peut en être rafraîchissant.